Je suis étonné que le PS n’aie pas confié l’organisation des « primaires » à la De Fontenay.
Avec son zouli papo, elle aurait présenté les postulants, elle aurait vérifié leur moralité. Parce que la vieille, elle plaisante pas avec ça ! Si jamais Ségolène a derrière elle une photo top less, si Martine dans une envolée lyrique a son sous tif qui lâche un sein, si Flamby a été surpris en tutu ou à oilpé, si Montebourg là-dessus tu verras Montmartre s’est laissé prendre en train de rouler une pelle à sa belle, éliminé d’office.
Vals avec Nico se met tout seul en marge. Ritournelle pour un massacre de valeurs socialistes.
Les chauds khaniens n’ont pas de regret à avoir. Leur Dominique, il partait gagnant à la remonte, mais perdant dans la primaire. D’ailleurs, n’est-il pas un esprit supérieur ?
Mézigue qui vote à gauche depuis… Crotte de biquette à poils longs ! Depuis plus de quarante neuf ans, déjà ! Eh bien, ce coup là, il va rester at home.
D’abord, parce qu’il est de gauche et qu’il n’a pas du tout digéré toutes les compromissions du PS avec les idées de droite. Pas oublié les nationalisations à tout va, les appels au referendum européen pour cette caricature de constitution, pour l’approbation de la politique extérieure ubuesque et pro-américaine du caïd de Neuilly.
Ensuite, parce qu’il est encore un peu lucide et qu’il a rompu depuis belle lurette avec le « dogme de la croissance infinie dans un monde fini » et que tous, autant qu’ils sont, ils nous prêchent la relance, la croissance, le réchauffement économique et industriel dans un monde qui commence à sérieusement étouffé sous sa serre à effets dramatiques.
Idem, au premier tour de la présidentielle, il va sûrement apporter sa voix à Mélenchon, mais c’est pas sûr, parce qu’il en pince aussi pour Eva. Dommage qu’elle soit si mal entourée.
Alors pourquoi, il se déplacerait pour désigner un ou une candidate qu’il boudera au premier tour de valse ?
Enfin, il attend de pied ferme les apôtres, les disciples, les disciplinés, les pense-bête, les suivistes, les béni-oui-oui qui tenteront de lui parler du « vote utile », qui lui feront le coup de la peur du louveteau de retour, ou des menaces du sabordage programmé de la fille Le Pen. Marine pour les intimes. Et surtout les bleus en politique qui croient que le FN d’aujourd’hui n’est pas celui d’hier. Bande de nazes. Continuité dans la haine de l’autre, de l’étranger, des francs maçons, des juifs, des homos, des athées, des épicuriens, des parlementaires, de la démocratie.
J’en ai vu d’autres. On m’a suffisamment baisé, travaillé les neurones, manipulé l’entendement, promis la lune et Mars, envisager Vénus, et je n’ai vu que des emplois disparaître, des riches devenir toujours plus riches, l’Europe demeurer un Marché de dupes, la classe ouvrière méprisée, abandonnée, vendue à l’extrémisme du FN, et les collusions entre le CAC 40 et la Gôche Caviar, les dîners du Siècle, les années Tapie…
Jamais content le mec.
La droite a relevé la tête. Elle s’est décomplexée puisqu’en face, ils avaient les copains de la même promotion de l’ENA avec lesquels ils avaient bien rigolé.
A la sortie, en fonction du rang, ils se sont séparés. Chacun, choisissant la face qu’il pensait la meilleure pour atteindre le sommet. Pour les uns, ça a été la voie de droite, pour les autres, la voie de gauche. Mais les uns et les autres auraient pu inverser leurs choix sans aucun problème. Sortis du même moule, ils se serrent les coudes pour se partager le fromage, pour pantoufler dans les mêmes grandes sociétés, pour « berniquer » les sièges des assemblées. Rien que des indispensables. Des spécialistes. Des incontournables. A la botte de ceux qui financent leurs campagnes.
Le renvoi d’ascenseur, ça fonctionne autrement mieux que l’ascenseur social. Merci qui ? C’est qu’on est poli chez ces gens-là. On se sert la poigne, on se poutoune, on se fend la gueule, on graille ensemble et devant les fenestrons, on s’oppose avec la main sur le cœur, on se déchire, on s’insulte, on se brocarde, on se gausse, on s’invective, on s’offusque, on réclame des excuses, on proclame des promesses qui ne seront tenues que par ceux qui y croient, et l’émission, le meeting, la réunion terminés, la séance du parlement suspendue, on va boire un coup à la buvette en se tapant sur l’épaule.
J’en peux plus d’être le complice de cette foire démocratique bourgeoise. C’est marrant, hein ! Plus je prends de l’âge et plus je me sens jeune dans ma tête. Je redeviens de plus en anarchisant. Libertaire sans être libertarien. Même si je ne me fais aucune illusion sur les sectes qui se revendiquent telles et qui planent au-dessus des réalités avec une naïveté de fumeur de pétards et des colères pas toujours spontanées contre le mobilier urbain et les magasins.
Tout bien regardé, je n’ai pas dû échapper à la pensée individualiste, égoïste, ambiante. Ce chacun pour soi. Le TPMG. Tout Pour Ma Gueule. Même si ça me fait gerber.
Sauf, que s’il faut aider un voisin, je suis toujours partant. S’il faut descendre dans la rue, je défile. Je retrouve des vieux camarades de ma jeunesse, encore dans le coup. On évoque, on historise, on mémorise, on rappelle au présent nos luttes de jadis, on a marché pour la Paix au Viet-Nam, pour l’avortement libre et gratuit, pour la pilule, pour sauver des emplois, pour le Programme Commun, pour sauver l’Éducation Nationale, pour que les jeunes aient un emploi, pour le maintien des avantages acquis, par solidarité avec des usines qu’on délocalisait. Ah ! J’en ai des kilomètres de manifs dans les guiboles.
Il paraît que ça maintient jeune, la marche. Même la faculté de médecine le dit : « Si vous voulez vous maintenir en forme, M. Angel, il faut aller manifester trois fois par semaine. Vous perdrez du poids, ça vous maintiendra le cœur à gauche, et vous vous sentirez mieux. Vos douleurs aux genoux vont disparaître. »
De là, à participer au concours de beauté socialiste de fin d’année, tabernacle ! Mes amis socio-démocrates, ils vont se passer de moi. Ils vont être étonnés. « Quoi ! Max n’est pas venu voter ! Qu’est-ce qu’il lui prend ? Il est encore reparti en vacances ? Remarquez, ça ne m’étonne pas. Depuis qu’il n’est plus adjoint, il n’est plus jamais trop présent aux réunions qu’on organise. Ah ! Ce n’est pas beau de vieillir ! »
Surtout quand on croit rajeunir.