Il y a quelque chose de pourri dans l’UE.
Les italiens viennent de voter à plus de 71%. Et le vainqueur est… le Movimento 5 Stelle de Beppe Grillo. C’est Coluche au pouvoir, moins la générosité.
C’est l’incarnation du « tous pourris », et du « dégagez ! ». Parce qu’il a été jadis condamné, le pitre ne s’est pas personnellement présenté. C’est donc une nouvelle génération d’hommes et de femmes politiques qui arrive pour balayer les « Ecuries d’Augias », quitter l’Euro, dire « Vanfancullo » à l’UE, et qui s’est engagée à verser un salaire minimum de 1000 € à chaque foyer.
Les formations politiques restantes, toutes hélas grandes collectionneuses de casseroles et autres scandales, sont quasiment incapables de gouverner en l’état.
6 mois ! C’est ce que leur donne Beppe Grillo. Et après ?
Le ras le bol des peuples est réel. « L’austéritarisme » à la mode Brusselloise est rejeté. Le popolo d’Italia vient de réaliser un referendum contre cette politique menée par des « créatures » dont la finance internationale tire les ficelles. C’est la mort des Pinocchio au pouvoir depuis des années !
L’Italie, pays fondateur du Marché commun, avec le traité de Rome, histoire de renouer avec l’Empire romain et de recevoir le coup de goupillon papal, ce qui avait de l’importance pour les pères fondateurs, tous démocrates chrétiens et pro états-uniens, est-elle en train de casser l’UE ?
M. Monti de Goldman-Sachs, « super Mario » pour les banquiers, avec son complice Draghi, aux manettes de la banque européenne, ont été désavoués. L’axe Rome Berlin a volé en éclats. Mais surtout, le décervelage berlusconien, maître de la télévision et d’une partie de la presse écrite a réussi à ostraciser le petit parti Rivoluzione Civile d’Ingroia, ancien juge anti-mafia, en réussissant à convaincre une fois de plus, une partie de l’électorat que « la fête est possible », que le fric est tout puissant et à la portée de chacun et que l'on peut impunément dire merde aux juges, aux pisse-froid et aux moralistes féministes ou non.
Le plus grand « illusionniste » de l’histoire politique italienne, sorti sous les huées, revient avec des hourras. Ah ! La bonne blague. Même les Femen sont venues l’encourager à leur corps défendant le jour du vote. Etaient-elles d’ailleurs de vraies Femen ou des filles en service commandé ?
Ces élections sont le symbole de l’enterrement de la démocratie par la démagogie la plus vile. Elle préfigure les élections futures dans les autres pays de l’UE.
Le retour des extrêmes est programmé.
Se fera-t-il par le rire et la colère ironique ou débouchera-t-il sur un état policier. Ou les deux.
A côté de propositions de bon sens et sympathiques, Beppe Grillo entretient chez ses auditeurs, la haine des étrangers. Tiens, tiens !
Là, on ne rit plus de la même manière.
Le gouffre au bord duquel, l’oligarchie dominatrice nous pousse, exhale des flagrances nauséeuses, des remugles, des boues brunes et noires pestilentielles.
Mais comment résister à cette dictature bien huilée de l’oligarchie mondialisée en place ? Comment gagner la reconquête des esprits pour bâtir un monde plus humain ?
C’est si facile de tout casser. De se lancer dans la politique du pire en faisant croire qu’il en sortira le meilleur. Qui paiera la casse ?
Toujours les mêmes. Comme d’habitude.
A suivre, avec la plus extrême attention, ce laboratoire italien qui nous est si proche et si cher.