Qui parle de faillite d’un pays ? Pas moi, Fillon.
Et en 2008. Ou 2009. Enfin, pas d’hier. Alors, quand il fulmine que Flanby par ses propos, pourtant anodins, risque de faire baisser le Triple AH ! de la FrAAAnce, je trouve qu’il en a dans le fion. Jamais encore, Hollande n’a parlé de pays en faillite.
Enfin, pas encore.
Être en faillite suppose que les créanciers vont venir se payer sur la bête. C’est ce qui arrive à des entreprises, petites, moyennes et grandes, ainsi qu’à des foyers, dits fiscaux. On leur vole leurs meubles, on les met à la porte de leur maison ou de leur appartement, on leur laisse une table, des chaises et quelques affaires de rechange afin que les banques, les fournisseurs puissent être indemnisés.
Si la France était déclarée « en faillite », alors on pourrait envisager :
- La vente de la Tour Eiffel ;
- La mise sur le marché de « La Joconde » & du « Radeau de la Méduse » ;
- Que des chinois puissent se porter preneurs du Grand Palais qui sera démonté et reconstruit à Shanghai ;
- Que la cathédrale de Chartres soit vendue à un consortium des états du Golfe pour servir de mosquée à Dubaï ;
- Qu’enfin, le palais de l’Elysée pourrait être transformé en hôtel de luxe, appartenant à quelques milliardaires russes.
Bon ! J’arrête là mon délire fillonesque parce que je me rends compte que je suis en train de leur donner des idées.
Comme disait Michel Audiard, « les c… ça ose tout, c’est à cela qu’on les reconnaît ! » et je me demande si de telles aberrations ne les effleurent pas de temps à autre.
Il serait peut-être temps de s’apercevoir qu’il y a des richesses extraordinaires, des épargnes, de l’argent à récupérer, et surtout des valeurs inaliénables.
A commencer par les français eux-mêmes qui sont, en dépit des 35 heures parmi les plus productifs de la planète ; qui sont inventifs, entreprenant, sachant s’adapter, se réformer, aller à l’étranger, mais que la clique du Fouquet’s méprise, agenouille, humilie en les sacrifiant sur l’autel de la finance de casino.
Et ce ne sont pas, pour le moment, les propositions du candidat du PS qui vont nous faire rêver et recouvrer foi en nous-mêmes.
Ce qui est en faillite pour le moment, c’est surtout la volonté de trouver des solutions politiques à la dictature des marchés.
Ce n’est même plus la lutte des classes, c’est la guerre ouverte des marchés contre les peuples. Et nous n’avons pas des Churchill, des De Gaulle pour nous emmener au combat, mais des Laval et des Daladier pour collaborer avec les grands prêtres du Saint Marché.
Faillite des esprits, faillite d’une presse aux ordres, faillite de la pensée unique et inique.
Heureusement qu’il y a des Généreux, des Todd pour nous redonner de l’espoir, de fringants vieillards pour nous rappeler que l’on peut, que l’on doit résister.
Et que Médiapart et d’autres sites du Net contribuent au maintien de la nécessaire lucidité pour lutter.
Non ! Nous ne faillirons pas à notre devoir de citoyen conscient de ses devoirs et de sa volonté de faire vivre notre si belle devise républicaine : « Liberté, Egalité, Fraternité ». Ce qui constitue en soi, une véritable révolution par rapport à ce que nous vivons, ce que nous entendons et ce que nous subissons.
« Ne pas subir ! », une devise indispensable à tout responsable politique digne de sa fonction.