Hier, a commencé la pose du dernier tronçon du nouveau pont de Gênes qui va sortir la ville de mois d’embouteillages et dont l’ouverture à la circulation est prévue fin juillet. Il aura fallu faire disparaître les restes du pont Morandi, après son effondrement, qui avait fait 43 victimes le 14 août 2018, dont 4 enfants.
Je l’ai emprunté une dizaine de fois. Puisque c’est l’axe principal de cette autoroute de la Côte Ligure, qui permet d’éviter d’aller se perdre dans le dédale des rues de Genova, ville encastrée entre collines et vallées, dense, industrieuse, au passé prodigieux, rivale de Venise, Marseille et Naples.
C’est le débouché sur la mer du Piémont et de la Lombardie, soit le port de Turin et de Milan.
Et à propos d’Italie, à laquelle il est tant reproché, quels autres pays de l’Europe du Nord ont subi à peu d’années de distance, deux tremblements de terre ? Certes les Pays-Bas consolident leurs digues, prévoient les conséquences de l’élévation du niveau de la mer, sait déjà quels polders seront abandonnés aux eaux. Mais enfin, il me semble que le « bel paese » doit faire face à des catastrophes naturelles plus souvent que d’autres. Aux séismes, ajoutons quelques inondations, et les pressions de l’UE pour une cure d’austérité dont les services publics, comme ailleurs font les frais avec ce que cela a coûté en décès lors de l’arrivée du SARS-CoV-2.
Alors, un peu de compréhension svp, messieurs les ministres « phynanciers » du Nord ! Remisez vos crocs à phynances, ventrebleu ! Et payez, payez, payez car vous avez des milliers de morts sur la conscience. Si toutefois, vous en avez encore une.
Très bel article, plein de courbes, pleins de chiffres, plein de méthodes, pour nous dire qu’au total, on ne sait toujours pas, et l’on ne saura peut-être jamais, combien de gens sont morts prématurément victimes du Corona-Virus.
Cela fait des semaines que je me répète à ce sujet, que j’émets des doutes, que je constate aussi que l’on est loin d’en avoir fini avec ce SARS-CoV-2. Ces chiffres paraissent au moment où, en effet, dans la plupart des pays européens les courbes s’infléchissent, ce qui ne signifie pas que le Corona perd de sa force, mais que nous sommes en train de l’apprivoiser.
Aujourd’hui, l’on peut constater que là où des confinements stricts, plus le port du masque, réel et non fantôme comme en France, ont eu lieu, au regard du total de la population, il y a eu moins de dégâts.
Partout, où on l’a laissé faire,(Suède, Russie) partout où les structures médicales sont en pénurie, suite aux politiques austéritaires des gouvernements (Italie, Espagne, France, G-B) ou à leur incurie intrinsèque (Equateur, Brésil), il y a eu de nombreux morts.
Ce qui devrait aboutir à la conclusion que « les lois du marché » sont létales pour ceux qui y obéissent et constituent un danger pour l’espèce humaine.
Là où les gouvernements ont maintenu des lits, des structures et du personnel médical en nombre suffisant, la pandémie a été contenue (Allemagne, Autriche, Danemark, Norvège).
Là où l’Etat s’est montré déficient depuis des décennies, en matière de santé publique (Russie, USA) c’est bien parti pour faire des victimes en grand nombre.
Tout le monde sait, depuis quelques années, qu’être Premier Ministre, dans le cadre de la Ve République, c’est à la fois mettre en pratique la politique définie par la Président de la République dont il dépend, de déléguer à des ministres des mises en musique pas toujours maîtrisée par les tenants du porte-feuilles, coordonner les dissensions qui s’élèvent entre les membres du gouvernement, dont certains individus vous ont été imposés avec, nécessairement, des erreurs de casting, qui ne peuvent que déboucher sur des « bides »plus ou moins rattrapables, soit la perte de confiance du public-citoyen.
C’est, lorsqu’on est attelé sous le même joug avec un petit tyran, devoir répondre à ses caprices, comme la détermination de la date de déconfinement contraire aux recommandations du comité d’experts en santé, sans en avoir envisagé les conséquences.
« Que les directeurs de cabinet, les ministres, le premier d’entre eux se démerdent ! Allez ! Allez ! Au boulot. Les actionnaires s’impatientent. Le MEDEF piaffe. On perd trop de fric, mayday, mayday, mayday ! Il y aura des morts ? Et alors ? Depuis quand on ne meurt plus ? Au boulot, au taf ! Et que ça saute ! » PCC comme signe Le Canard Déchaîné, soit pour copie conforme.
C’est « l’Enfer de Matignon ». Certains ont servi de fusible. Le Président se lavant les mains et s’essuyant les pieds sur son « premier secrétaire » avec le courage et le panache dont certains savent faire preuve.
Mais cet Enfer peut devenir un Purgatoire-Trampoline pour embrayer sur une candidature à la future présidentielle pas toujours couronnée de victoire.
Le couple Macron-Philippe dure déjà depuis trop longtemps.
Qui épuisera l’autre ?
Sauf que l’un n’est là que par la volonté de l’autre, alors que l’autre possède une relative légitimité puisqu’élu par le peuple. Enfin, ceux qui ont bien voulu participer à la mascarade.
Et voilà où nous en sommes.
Quant aux « offusquations » de l’opposition qui s’est sentie, une fois de plus méprisée à juste titre, elles n’ont d’égales que le peu d’intérêt des propositions qu’elle a suggérées, montrant ainsi que, quel que soit le parti, face à cette pandémie, comme d’habitude, les institutions montrent leurs insuffisances.
Le bon sens recommande à chacun de faire attention, de prendre ses distances, de ne pas trop se précipiter et d’apprendre à vivre différemment. Certaines consignes du gouvernement sont parfaitement acceptables et raisonnables. D’autres, moins.
Demeurent ces aberrations admirables : prenez les transports en commun sans bousculade, allez travailler, mais, pas question d’aller marcher sur les plages ! Les épidémiologistes auraient aimé que la rentrée scolaire fût reportée en septembre. Pas question ! Il est vrai que ce sont les enfants des milieux défavorisés qui ont le plus besoin de retrouver le chemin du savoir et de la cantine.
Quant à faire cours avec un masque… pourvu qu’il ne fasse pas trop chaud ! D’ailleurs, les orateurs à l’Assemblée auraient pu donner l’exemple. Curieusement, que nenni ! Tiens ! Pourquoi ?
On est donc prié de ne pas contaminer les bigorneaux. Ce qui est un aveu de solidarité entre les « marcheurs macronards » et ces petites bêtes si attachées à leur rocher, comme le sont les godillots du muscadin à leurs prébendes.
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De Georges Ribemont-Dessaignes, poète dadaïste :
INTÉRÊTS
Le rat crevé qu’on a dans la cervelle et la cervelle de l’estomac
Les étoiles du Zambèze et l’oiseau des lèvres
La vertu américaine
L’alcool de peau et le pain des yeux
La richesse du riche et le vice d’hiver
Le rire tiède et l’algue d’urine
L’eau des genoux tristes
Les petits os cariés
Et les demoiselles des roseaux de sang
Tamtam du biberon et bonbons du cœur.