L'Italie est un bon exemple. Le règne de Berlusconi, le "Caïman", sur l'Italie a précipité le "bel paese" dans une crise permanente.
Individu ayant fait fortune avec l'aide de la mafia, pratiquant le populisme et le bourgeoisisme en même temps, ayant construit un empire économique et médiatique, le Cavaliere a réussi à convaincre une partie importante de ceux qu'il pille, exploite, méprise et rend fous qu'il était l'avenir de l'Italie alors qu'il en est le fossoyeur.
Enfin condamné par la justice qu'il ne supporte pas, (elle n'est bonne que pour les pauvres), il devait être dépossédé de son statut de Sénateur à vie, donc passible d'aller en prison ou, vu son âge, d'être mis au frais en un de ses magnifiques palais.
L'équilibre fragile du gouvernement Letta, compte tenu des dernières élections, n'existait qu'avec la présence de ministres issus du PDL de Berlusconi.
Leur Duce, leur "padrone", étant menacé, que l'Italie crève, ils n'en ont rien à cirer. Ils démissionnent. Le gouvernement est à reconstruire, et l'électron libre Bepe Grillo, de sauter comme un cabri pour réclamer de nouvelles élections. Comme si voter tous les six mois permettrait de sortir du chaos.
La notion primordiale de la démocratie qui consiste à mettre en avant l'intérêt collectif avant les intérêts privés se trouve bafouée magistralement. Reste à savoir si nos amis italiens prendront conscience de cette dictature personnelle, égoïste, individualiste du berlusconisme, qui n'est pas sans rappeler l'entreprise Le Pen & Filles que nous avons en France.
Cette dictature de l'oligarchie hante l'Europe, l'Empire US, dont elle est la supplétive, l'Empire du Milieu où les milliardaires communistes de Bei Jing font la loi, l'Empire Nippon où Tepco relève la tête et essaie d'imposer sa loi du profit, nonobstant l'invincible pollution de Fukushima qui tue inexorablement les ressources halieutiques du Pacifique.
Ne voit-on pas le parti républicain, aux USA, menacer de mettre l'Etat en cessation de paiement parce qu'ils sont contre l'aide médicale pour tous. Triomphe de l'individualisme fou.
Quant à la montée des partis fascisants, en Hongrie, en Grèce, aux Pays-Bas et même en Israël, ce n'est jammais que les conséquences des politiques menées par gouvernements à la botte de la finance. On comprend mieux le rejet de ces nouvelles valeurs de l'Occident qui fait les beaux jours des islamistes à travers le monde musulman.
Car ces gens-là, les oligarches, dévôts de l'argent-dieu, n'ont que faire des générations futures. La rentabilité maximum doit être immédiate. Leur égoïsme est incommensurable. "Leur charme discret" cache la noirceur de leurs comportements de prédateurs.
Il est plus que temps que l'Italie revoit sa Constitution et le fonctionnement de ses institutions, révise ses lois électorales.
Mais, est-ce que le même nettoyage ne devrait pas être fait en France ?
Pas la peine de compter sur l'actuel fondé de pouvoir de l'oligarchie, ci-devant Président de la République, pour changer l'actuelle Constitution. N'est-ce point lui, qui en 1985, sous le pseudo de J-F Trans écrit avec Gaillard, Jouyet, Le Drian et Mignard "La Gauche bouge" où ils vantent les bienfaits du libéralisme et prônent un système présidentiel ?
Si l'on regarde comment fonctionnent les démocraties dites libérales, ces modèles qu'elles voudraient imposer à tous les pays de la planète, l'on ne peut que constater qu'elles sont en état de déliquescence, menacées par les extrêmes droites, les mafias et sous la domination de la finance internationale en transes.
Les politiques "austéritaires", le rejet des votes populaires qui ne conviennent pas à l'aristocratie du fric, la croyance au dogme de la croissance infinie dans un monde fini, l'utilisation d'une novlangue à la Orwell, le mépris à l'égard des salariés, ouvriers, employés, fonctionnaires, le mépris envers une justice qui ne serait pas une justice de la classe dominante, donc la négation de l'Etat de droit, la lobotomisation des esprits par les médias, les jeux de hasard et le sport, tout est réuni pour ce glissement inexorable vers un totalitarisme accepté, souhaité, désiré par le plus grand nombre.
Nous vivons dans le chaos, renverser ce système inique permettrait de redonner un peu de raison, de justice et d'équité à un monde qui court à sa perte.
La démocratie est à reconstruire.