Pas la peine de se cacher derrière son petit doigt, Bassar Al Achar est sûrement derrière l'utilisation de l'arme chimique contre son propre peuple. On voit mal l'opposition posséder la technologie nécessaire pour la mise en œuvre de cette horreur.
Quoique !
Ne pas oublier que derrière le patchwork des opposants au régime baasiste, il y a des factions, des milices, venues de pays à haute valeur létale, clients des occidentaux à une époque ou à une autre, et fort capables de manier ces armes que nos meilleurs chimistes ont mis au point en toute légalité.
C'est pourquoi, les cris des pleureuses, les moralistes va-t-en-guerre, me plongent dans un abime de perplexité. Quelle hypocrisie généralisée !
Le dictateur de Damas aurait dépassé la "ligne rouge", définie par qui ? Selon quels critères ? Avec quel mètre étalon ?
Qui peut donner quitus aux States ? Deux bombes atomiques, agent orange et napalm à tout va pendant la guerre du Vietnam...
En Irak, en Bosnie, au Mali, en Libye, les forces de l'OTAN n'utilisent-elles pas des obus à uranium appauvri qui possèdent des effets cancérigènes sur les populations qui vivent avec les cadavres des blindés cramés, comme pour les militaires qui les mettent en place sous les avions bombardiers. Vie moderne...
Mais, aucun autre pays, aucune puissance, n'ose parler de "ligne rouge", "orange" ou "noire" contre l'utilisation de ces armes ultra-perforantes.
Un dictateur, à partir d'un certain moment, bien difficile à définir, ne serait plus un interlocuteur valable ?
C'est nier les talents des diplomates qui discutent régulièrement avec le diable, quand ils ne le représentent pas.
N'a-t-on point vu, jadis, au grand dam d'A. Camus, l'ONU accepter en son sein l'Espagne franquiste ? Il est vrai que celui, qui avait écrasé la République, avait fait preuve de neutralité puis accepter l'OTAN. Genre de retournement de veste qui vous transforme un bourreau en enfant de choeur.
A quoi sert l'ONU ? Une fois de plus, c'est "le machin" tel que l'avait défini le général De Gaulle. Sauf, qu'il a le gros avantage d'exister et donc de pouvoir permettre de se réunir.
On sait que la Russie et la Chine, elles mêmes, démocraties dictatoriales, bloquent. Mais les dictatures démocratiques occidentales devraient peut-être se montrer un peu moins arrogantes et représenter vraiment les peuples qui les ont élues.
Or, que demandent les peuples de la terre ?
La paix.
Certainement pas la guerre.
Et encore moins, la guerre à la guerre.
Au lieu de menacer, de parler de représailles, de faire donner la marine et l'aviation, ne faudrait-il pas entraîner les peuples dans les rues des villes et exiger la cessation des hostilités ?
Où sont passées les pétitions internationales des intellectuels ? Où sont les étudiants ? Et les syndicats de travailleurs ?
Sortir du piège de la Syrie suppose une remise en question du libéralisme économique, pourvoyeur infâme de l'égoisme consumériste, fauteur de guerres, pour une Renaissance de l'humanisme libertaire.
Cela ne se fera pas en quelques jours. Je suis même certain que l'on me qualifiera de doux rêveur.
La prise de conscience de la force des peuples, la non-violence, l'union de tous les pacifistes n'ont rien de doux.
Quant au rêve... Malheur à qui n'en a pas ou n'en a plus.
Post Scriptum :
Manifestations contre la guerre aux USA : http://www.lemonde.fr/ameriques/video/2013/08/30/manifestations-contre-la-guerre-aux-etats-unis_3469020_3222.html
Tiens, tiens, un début ?