Les jours se ressemblent. Les époques se ressemblent. Le temps se ralentit, sauf pour ceux qui sont débordés de travail.
Corona-ci, Corona-là. Il y a comme une chape de plomb « virusé » qui nous tombe dessus via la presse, friande de catastrophes, de trains qui déraillent et d’attentats, aux explosifs comme à la pudeur. Elle y joue son rôle habituel de bourre-crâne.
On nous fait pleurer sur quelques morts légèrement accélérées, on anticipe, on prépare les esprits à ce grand sursaut obligatoire, ce coup de rein qu’il va falloir donner pour rétablir une économie en crise. Et afin d’en minimiser les effets, avec cette implacable logique des schizophrènes on oblige les gens à rester chez eux ET à aller travailler, jusqu’à taper sur les doigts des inspecteurs du travail, enfin ceux qui restent, après les éliminations d’agents par Sarkozy et consorts, qui osaient vouloir faire fermer les boites où les précautions anti-Covid-19 n’étaient pas respectées. Lire ici :
Jair Bolsano, le nouveau chef du Brésil, élu par la bourgeoisie et les sectes évangélistes, (encore elles), prône la continuation de la vie économique comme d’habitude. Bien sûr, il va y avoir des morts, et alors ? « Est-ce qu’on arrête la production de voitures parce qu’il y a des accidents de la route ? » (sic) Oui, oui ! Voilà le genre de « dirigeant » qui est à la tête d’un des plus grands états du monde. Les accidents de bagnoles s’attrapent comme les virus. Pas de quoi fouetter un chien. « Inch Allah ! » Ou plutôt : « Virus est arrivéééé ! Gloïre au Seigneur ! » D’ailleurs, si jamais il l’attrapait, comme il a toujours été un « athlète, il en guérirait vite fait » (resic) Et, il n’est pas impossible que cela se passe ainsi.
Qu’on se rassure, la Brésil ne possède pas la bombe atomique. Nous l’avons échappé bel.
L’expansion de l’épidémie se poursuit et même explose dans certains pays comme aux Philippines, en Algérie, toujours au R-U, et aux USA. Pas mal non plus en Belgique et aux Pays-Bas. La France poursuit son augmentation avec une relative lenteur. Pourvu que ça dure et que les chiffres ne soient pas trop truqués. Tout cela grâce à la Tribune de Genève.
Mais ces chiffres sont douteux et ne signifient pas grand chose. Je suis dans l'actualité, pas dans l'Histoire, qui elle, a besoin de recul.
Toutefois, la surmortalité reste de 4 pour 1000 décès. C’est tout.
Ma fille se fait du souci pour sa dernière qui est en première, rechigne à travailler comme elle le devrait, et qui se traîne du haut de ses 16 ans en se scotchant sur les jeux et les films de son smartphone. Jusqu’à présent, ses résultats sont corrects, mais elle ne possède pas l’excellence de ses deux sœurs aînées qui sont des bosseuses et semblent savoir où elles vont.
Notre Mila aura été victime de la politique de Blanquer, donc du nouveau bac à la macronarde, des perturbations dues à sa mise en place et du confinement. Elle ouvre la génération Covid-19.
Je viens de lire un article du correspondant de la Repubblica à New-York. Un hôpital de campagne est en cours de construction à Central-Park. Les dogsitters sont renvoyés chez eux, les maîtres promenant désormais eux-mêmes leurs cabots, histoire de prendre l’air. Il n’y avait plus que 200 000 chômeurs aux USA, hum !, en quelques jours, il y en a 3 M. Mais, après quelques errements, la machine US s’ébranle, des dollars tombent par milliards. En quelques jours, des gymnases, des stades couverts sont transformés en hôpitaux. Il faut à tout prix que les USA demeurent la « première puissance mondiale » et ce n’est pas un virus de plus qui va les en empêcher. Si les plus aisés, les cadres, restent à la maison ou vont faire du jogging, les immigrés sont au boulot, comme tous ceux dont on a besoin pour vivre. « Quand on a traversé le désert, connu la chaleur, la soif, l’épuisement, la peur d’être pris, ce n’est pas un virus qui va nous effrayer » lui a déclaré un jeune mexicain. Il n’a jamais autant bossé.
En Afghanistan, les talibans, copains avec les américains, viennent d’attaquer un poste de police et fait quelques morts, histoire sans doute, de rassurer la population et accélérer le départ des troupes US. A moins que ce ne soit le contraire. Un taliban, dans un pays en paix, sans ennemi héréditaire, c’est comme « une fourmi de 18 mètres, ça n’existe pas ! »
Ces mêmes braves soldats US qui viennent d’installer des missiles Patriot, en Irak. Pour se défendre ! Se défendre, eux, et défendre les drwadlom’. Moi qui croyais que la guerre était finie, que tout allait bien, que l’on avait enfin retrouvé les armes de destruction massive, y compris le sarin dans sa fiole que nous avons montré le général Machin à l’ONU, qui depuis, a avalé ses médailles et dénoncé les services secrets qui l’avaient manipulé. Ben dites donc, la CIA et les autres se tirent la bourre et se foutent de la gueule du Pentagone ? On ne voit ça qu’au cinéma, voyons ! Et qui ont été bien baisés dans les grandes largeurs ? Quasiment tout le monde sauf la France, qui avait un dernier reste de gaullisme international, c'est à dire de fierté et d'indépendance, ce qui permit à M. De Villepin de prononcer un très beau discours. Plus réussi encore que celui de Malraux faisant entrer au Panthéon les cendres présumées de Jean Moulin qui n’était pas piqué des hannetons : « Entreeee ici, Jean Mouuuulin… » ça remonte à une époque où les hommes politiques étaient capables d’écrire eux-mêmes leurs discours, sans les conseils de pro. de la comm’ habitués à fourguer des bagnoles ou de la lessive.
Mais parlons d’autre chose. Tenez !
Je me régale avec Didier Daeninckx que je découvre. Jamais trop tard pour bien faire. Après « Meurtres pour mémoire » qui évoque la belle époque de la guerre civile gaullienne où le préfet Papon, ci-devant pourvoyeur de juifs pour extermination, avait chargé sa flicaille de casser de l’arabe qui voulait défier le gouvernement en une manifestation pacifiste d’ampleur, en octobre 1961. Les cadavres ont dérivé dans la Seine ou dans le canal. « Sous le pont Mirabeau coule la Seine, et les français musulmans tués par la PP… »
« La mort n’oublie personne » nous replonge dans la Résistance, la vraie. Avec ses conséquences d’après guerre et l’opprobre jeté sur un jeune homme qui sera victime de cette justice bien de chez nous, qui passe d’un régime à un autre, avec cette sérénité des gens toujours du bon côté, celui des plus forts.
« Lumière noire » ou la bavure policière est érigée en moyen ordinaire de défendre l’institution quoi qu’elle fasse, plus au passage, cette belle politique de la reconduite à la frontière, très drwadel'omisme".
Et puis, en ce moment « Zapping », des shorts stories comme disent nos amis anglo-saxons pour désigner des nouvelles, qui portent toutes sur le monde merveilleux de la télévision. C’est plein d’humour, avec quelques meurtres, et surtout une observation décapante de cet univers de la télé qui nous enchaîne, comme chiens à leur niche.
Tous livres parus en poche et achetés chez un bouquiniste avant le confinement. Vains dieux ! Puis-je prendre ma voiture et aller chez ce bouquiniste perdu dans la campagne ? Est-ce considéré comme « déplacement de première nécessité », les nourritures spirituelles sont aussi importantes que les nourritures terrestres. Non ? On verra cela ultérieurement.
Confinons, confinons ! Ne finassons pas en con !
Et à propos de con… « Le con d’Irène ! » d’Aragon, vous connaissez ? Ah ! Pourtant, il mérite le détour. C’est un peu surréaliste, provocateur, distrayant, et parfaitement bandant, parfois, ce qui peut distraire de la monotonie des jours.
Et en cadeau, la chanson de notre Tonton Georges sur les cons :
Et à propos de c… j’aime beaucoup cette remarque que l’on attribue à Charles De Gaulle passant en revue les troupes de la 2e DB, à Paris, dont une des jeeps était illustrée d’un « Mort aux cons ! ». Il se serait arrêté, pris le temps de lire, et déclaré sur ce ton qui lui était propre avec une moue dubitative : « Vaste programme ! » et il aurait continué son chemin.
Et pour terminer encore une autre chanson de Brassens moins connue. Enfin de moi :
« Quand les cons sont braves »
What do you want to do ?
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