Je suis en colère ! J'ai la nausée ! J'ai eu du mal à dormir cette nuit. Comment peut-on pousser un Homme et de surcroit un Professeur en médecine au suicide ? Dans quelle époque vivons-nous ? On pourra écrire des pages, le Professeur Jean-Louis Megnien ne reviendra pas. Mais si rien n'est écrit, si personne parmi nous qui formons la société civile ne manifeste son indignation, ne crie son horreur, cela signifiera que nous sommes complices, que nous acceptons l'inacceptable.
Comment en arrive-ton à pousser à bout un médecin ? L'alerte avait été donnée par quelques uns de ses collègues dès novembre 2014.Non seulement la hiérarchie n'en a pas tenu compte, mais elle persévéra lors de son retour d'un long congé pour dépression : le verrou de son bureau a été changé. Bel accueil pour un médecin fragilisé par les harcèlements de sa hiérarchie ! Le changement du verrou est une forme de harcèlement.Et sommet du cynisme, cette même hiérarchie adresse un mél stipulant que le suicide du Dr Megnien était "accidentel". Ben voyons. Une impression de déjà vu. Les suicides des employés de la poste, d'Orange, de la SNCF, de l'éducation nationale, etc... suite aux harcèlements subis sur leurs lieux de travail, étaient eux aussi considérés comme "accidentels" "inhérents à des problèmes familiaux, n'ayant aucun rapport avec leur profession". La pilule ne passe pas !
Si un minimum de solidarité existait dans tous les corps de métiers, aucune Femme, aucun Homme ne serait poussé au geste fatal. Mais le tournis des ambitions personnelles, des petits calculs mesquins, des égaux flattés des incompétents, font le lit d'une division instaurée en mode d'emploi par la hiérarchie.
Nous vivons dans un monde de folie où ceux qui sont sensés nous sauver la vie sont poussés à abréger la leur ! Notre société a atteint le fond de l'abime.
Puisse la justice délimiter les responsabilités et donner son verdict en conséquence.
Que le Professeur Jean Luis Megnien repose en paix.
Que sa famille, sa femme et ses enfants trouvent la force pour affronter cette terrible épreuve.