Tribune : du stade de la mascarade à l’hymne à la liberté d’expression : retour sur les attentats sous François Hollande et l’incontournable solidarité des minorités religieuses, depuis les autorités constituées jusqu'aux citoyens et citoyennes lambda, en guise de lambada pour un "Bad" de la part des gens d'en bas, contre les balles, le ballet d'une violence, avec des mitraillettes, des balles, et des munitions à n'en plus finir, jusqu'à l'exécution finale, de bout en bout, de gens debout... Le "blast" par des blasés, de là-bas et des abats, des biais et de la baise générale...
Le 7 janvier 2015, un groupe de terroristes islamistes a pris d’assaut les bureaux de Charlie Hebdo, fauchant la vie de douze personnes. Le 13 novembre de la même année, la France a été frappée par une série d’attentats simultanés, dont les scènes les plus terrifiantes se sont déroulées au Bataclan, où 90 vies ont été brutalement emportées, tandis qu’au Stade de France et à l’Hyper Casher, d'autres victimes ont été prises en otage, assassinées. Des événements qui ont laissé un pays en état de choc, un peuple dans l'effroi, et un gouvernement à devoir répondre à l'horreur d’un monde qui ne cesse de nous rappeler la violence de notre époque. Mais au-delà du nombre de morts, des photos de dirigeants unis sur les places publiques, et de la génuflexion collective en faveur de la liberté d’expression, que reste-t-il aujourd’hui de cet engagement ? Une mascarade ? Une reconnaissance superficielle ? Ou un réel hymne à la liberté ?
La présidence de François Hollande s’est retrouvée sous la pression de ces événements tragiques, confrontée à l’angoisse d'une société attaquée jusque dans ses valeurs les plus fondamentales : la liberté de rire, de parler, d’exprimer des opinions sans crainte d’être réduits au silence par des balles ou des bombes. Mais après la solidarité de surface, que reste-t-il vraiment ? Une véritable remise en question des rapports entre société, religion et terrorisme, ou simplement un show médiatique de compassion vide, où les larmes des uns servent de décor à l’indifférence des autres ?
La Mascarade de l’Unité Nationale
Le 11 janvier 2015, le monde entier a vu des leaders mondiaux et des millions de Français défiler sous le slogan "Je suis Charlie". Une image d'unité nationale, d’un patriotisme réconcilié, comme si la France avait trouvé un terrain commun au-delà des divergences politiques, sociales ou idéologiques. Mais cette unité n'était-elle pas, en réalité, une mascarade ?
Les jours qui ont suivi les attentats, les discours ont fleuri, exaltant la liberté d’expression, mais peu de choses ont été dites sur les racines profondes de la radicalisation qui a nourri cette violence. Certes, il a été question des conditions socio-économiques, du communautarisme, et même de l’islamophobie. Mais après la reconnaissance de ces maux, que sont devenues les actions concrètes ?
Les attentats ont mis en lumière une fracture profonde dans la société française : celle entre une France qui prône des valeurs universalistes – mais qui, dans le même souffle, exclut des pans entiers de sa population – et une autre, plus réactive, ancrée dans une quête identitaire ou religieuse. La "république" s’est drapée de ses symboles de liberté, mais qu’a-t-elle réellement fait pour réparer les fractures qui se sont intensifiées à mesure que les attentats suivaient leur cours ? La solidarité a été éphémère, la réponse politique partielle, et le débat sur l’islamisme radical a été, trop souvent, évité ou minimisé.
Les Je suis Charlie ont laissé place à une forme de dérive où la liberté d’expression était tout à la fois exaltée et muselée. Les lois sur la sécurité et la lutte contre le terrorisme, prises dans la foulée des attentats, ont bien souvent conduit à des mesures qui limitaient cette liberté, notamment à travers une surveillance accrue et des interdictions d’expressions jugées "dangereuses". Et les voix des minorités religieuses ou ethniques – souvent premières victimes de ces vagues de violence – se sont retrouvées écrasées sous le poids d'une société qui ne savait plus comment concilier ses valeurs de liberté et de fraternité avec les réalités du terrain.
Liberté d’Expression : Entre Rire et Peur
Le paradoxe de la liberté d’expression après ces attentats réside dans cette tension entre ce que l’on revendique et la peur réelle de s’exprimer dans certaines sphères de la société. Car il n’y a pas qu’à Charlie Hebdo que la liberté d’expression a été mise à mal. Tous ceux, journalistes, intellectuels, et citoyens, qui tentent de dire haut et fort que l’islamisme radical est un problème spécifique à certaines communautés, que la laïcité doit être préservée, ou que les minorités doivent se prendre en charge elles-mêmes, risquent aujourd’hui d’être ostracisés. Ceux qui osent rire des tabous, de la religion, ou des partis pris politiques, ne sont-ils pas toujours sous la menace, ne fût-ce que de la désapprobation ? Rire aujourd’hui, dans le climat actuel, est devenu un acte de résistance – et c’est là toute la tragédie.
Quand la comédie devient un acte de courage, ou d’autodérision, c’est la preuve qu’une partie de la société vit dans la crainte, même après avoir proclamé fièrement qu'elle serait "toujours libre". La liberté d’expression a été réduite à une déclaration d’intention, mais elle n’a pas été protégée dans les faits. Les violences verbales et physiques se sont multipliées contre ceux qui osaient rire de peur de se faire "canner", comme on dit dans certains milieux. L’humour, cet outil de subversion, de critique et de liberté, devient une arme à double tranchant.
Les minorités religieuses, en particulier, se trouvent souvent coincées dans cette double pression. D'un côté, on leur demande de condamner sans réserve les attentats – ce qu'elles font souvent – mais de l'autre, leur espace de liberté d’expression est constamment restreint, particulièrement quand il s’agit de questionner les dérives religieuses ou de dénoncer l’utilisation politique de la religion. Comment un jeune musulman issu d’une banlieue populaire peut-il défendre la liberté d’expression quand sa propre communauté est stigmatisée, et quand sa parole est, dans le même temps, rarement entendue au sein de la société dominante ?
Minorités Religieuses : Entre Solidarité et Confusion
Les minorités religieuses ont été mises à rude épreuve après les attentats. À la fois accusées et absentes des débats de fond, elles se sont retrouvées dans une position inconfortable. D’un côté, l’État et la société leur ont demandé de faire bloc contre la terreur islamiste, de prendre la parole, de se révolter contre les violences. Mais, paradoxalement, elles se sont souvent retrouvées au banc des accusés, accusées de ne pas condamner assez fermement le radicalisme ou d’être trop silencieuses. Cette pression, cette stigmatisation, a conduit à une situation où les minorités religieuses ont été à la fois les premières victimes et les dernières à être entendues.
La France, qui se veut laïque, a montré ses faiblesses face à un terrorisme radical dont les racines sont certes complexes, mais dont les symptômes sont trop souvent ignorés ou minimisés. La tentation de traiter la question par le prisme de la guerre des civilisations, ou de l’affrontement des religions, a nui à l’intégration réelle des populations musulmanes ou issues du Moyen-Orient dans la société française. Ces populations, après les attentats, se sont retrouvées sur la sellette, accusées de n’être ni tout à fait françaises, ni tout à fait autre chose.
Conclusion : De la Reconnaissance à l’Hymne à la Liberté
Les attentats qui ont ensanglanté la France sous la présidence de François Hollande ont laissé une empreinte indélébile. Mais l’onde de choc ne doit pas nous égarer dans des discours sécuritaires et simplistes, ni dans une solidarité de façade qui, au final, masque le manque d’engagement réel face aux fractures profondes de notre société. Ces tragédies, ces vies brisées, devraient nous pousser à repenser ce que signifie véritablement la liberté d’expression dans un monde où celle-ci est sans cesse mise à l’épreuve.
Aujourd’hui, la véritable bataille réside dans la capacité de la France à protéger la liberté de penser, de rire, et de critiquer, tout en honorant les vies perdues dans les attentats, et en soutenant les minorités religieuses, qui sont, au fond, les plus à même de porter l’hymne de la liberté véritable. Car, en définitive, la liberté d’expression n’est pas simplement un slogan ou un principe ; elle est un acte de courage, un combat qui se mène chaque jour. Et c'est là que la France doit, une bonne fois pour toutes, se mesurer à elle-même.
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