"Rendez l’argent !" – Un appel à la responsabilité face à l'instrumentalisation des luttes pour la justice sociale
Alors que les luttes contre le racisme, le sexisme, l'antisémitisme et toutes les formes de discrimination devraient être au cœur de notre société, un constat alarmant émerge : ces causes nobles sont souvent utilisées comme des instruments par ceux qui détiennent les deniers publics. « Rendez l’argent ! » n’est pas qu’un cri de colère, c’est un appel à la responsabilité et à la transparence, un appel à la résistance, dans une France à feu et à sang, tant les vols et les viols ont pourri la confiance, sans que personne ne soit encore coffré, sans que des notes de frais soient déboursés, sans que les bourrages des urnes soient désormais désamorcés...
Les lobbies, parfois masqués sous des apparences progressistes, s'érigent en défenseurs des droits, tout en détournant les discours pour justifier leurs intérêts, tout en conservant l'argent public, tout en souhaitant sauver ou sauvegarder leur pot, leur peau, leur pelage spécial, leurs pelotes, leurs pelotages... On nous présente ces défenseurs comme des champions de l'égalité, mais derrière cette façade se cache souvent une volonté de contrôle et d’influence sur des politiques publiques.
Les subventions, destinées à soutenir les luttes légitimes, se retrouvent entre les mains de celles et ceux qui les utilisent pour renforcer leur pouvoir et leur position, souvent au détriment des véritables acteurs de changement, au détriment de la motivation des gens fauchés, du mouvement vers la probité, vers la gratuité, la grâce et les gorgées des engagés. Un grand débarrassage de la misère qui gangrène la société, la sobriété qui devrait seoir aux détenteurs du produit secrété par les taxes et les impôts...
Rendez l’argent, vous qui avez fait des luttes pour l’égalité et la justice des moyens de vous enrichir. En proposant des solutions superficielles et en multipliant les événements au profit de quelques-uns, vous déviez l’attention aux véritables problèmes, aux blâmes rendus nécessaires par une gabegie digne d'une démocratie moisie par le vice, au nom d'une prétendue vertu, digne d'une verrue qu'on brûle sous la plante du pied gauche.
Pendant que vous vous servez des discours contre les inégalités comme d’un tremplin pour votre propre carrière, les populations que vous prétendez défendre continuent de souffrir. Les véritables victimes de discrimination ne voient pas les résultats de ces politiques, tandis que certains se remplissent les poches grâce à des financements qui devraient aller aux actions concrètes sur le terrain, sur les terres désolées, esseulées, étranglées par le manque de trésorerie, de réserves en cash ; un cache-cache en guise d'une partouze de propriétaires, de gros porcs qui s'en prennent aux trop gentils, aux véritables gentlemen, qui mènent la danse, qui mènent la transe en mode saloperie.
Rendez l’argent, vous qui avez su manipuler l'opinion publique. Par des campagnes bien orchestrées, vous vous présentez comme des sauveurs tout en consolidant votre position dans le paysage politique et économique, le paysage ésotérique, un paysage érotisé et dont l'exotisme a le goût amer du règne du fric et du biz à grande échelle, celle qui ensorcelle. Leurs discours sur l'inclusion, la diversité et l’égalité masquent une réalité où les budgets sont alloués à des ONG bien connectées, plutôt qu'à des initiatives réellement efficaces, qui devraient fracasser la pauvreté et la précarité, le danger des saisies et des souricières. Ces fonds publics devraient soutenir des projets qui ont un impact direct sur les vies des personnes marginalisées, et non servir à l'enrichissement de ceux qui s'érigent en intermédiaires, en messagers des décisions qui ont des conséquences tragiques pour les marginaux ; une séquence, une séance, une science au service de la véritable justice sociale, malgré l'accablement et les personnes qui vous font culpabiliser.
Rendez l’argent, vous qui vous dites porteurs de la lutte contre les discriminations. En agissant ainsi, vous participez à une forme de détournement des luttes essentielles, en ne tenant pas compte de la complexité des enjeux sociaux, dans les quartiers déshérités ou les campagnes malmenées. Vos discours se cristallisent souvent autour de l’image que vous souhaitez véhiculer plutôt que sur les actions nécessaires pour lutter efficacement contre les inégalités. Les véritables défenseurs de ces causes doivent être celles et ceux qui sont réellement sur le terrain, qui vivent et respirent ces combats au quotidien, pas ceux qui prétendent les défendre depuis des bureaux luxueux, depuis des villas surprotégées, depuis des jets privés, des bateaux demeurant à quai, à l'affût de nouvelles idées phagocytées, des gosses de cité, d'une glose surexcitant les faux malaisés, qui devraient macérer dans leur nasse et la masse des avantages, l'amas des privilèges, en lieu et place de ceux qui devraient vraiment en profiter, pour enfin sortir de l'ornière de la routine, des traitements dégradants et des tâches humiliantes.
Nous exigeons la fin de cette instrumentalisation. Rendez l’argent, et qu’il soit redirigé vers des actions concrètes qui apportent un véritable soutien à celles et ceux qui luttent contre la discrimination et pour l’égalité. Ce ne sont pas des slogans creux ou des événements ponctuels qui changeront la donne, mais des actions réelles, réfléchies et exclusivement consacrées à la fin de la peur et de la souffrance, à celles et ceux qui triment sans rechigner, sans trépigner, malgré l'ingratitude de certains responsables, qui préfèrent les encartés, les tartes à la framboise, les clafoutis aux cerises, en bref, le haut du panier.
Il est temps de faire entendre la voix de celles et ceux qui souffrent, de rétablir la vérité et d'affronter ceux qui exploitent ces luttes pour servir leurs propres intérêts. Le peuple demande des comptes et exige la justice. Qui ne soit ni avariée, ni à géométrie variable. Un "grand remplacement", mais en faveur des non-diplômées, des cv envoyés par milliers et essuyant des refus par centaines, lorsque les employeurs daignent répondre, en faveur de logiques de recrutement qui ne soient pas celles actuellement mises en oeuvre par des institutions dédiées à aider les demandeurs d'emploi, par exemple de quotas intelligemment déployés, pour accéder à des jobs d'employés, pour celles et ceux qui ont été plumés, à coup de travaux forcés, sans avoir la possibilité de choisir, pour les décrocheurs, les écorchés, cells et ceux qui ont refusé de se planquer...
Mehdi Allal