Dans une société où les inégalités persistent malgré les déclarations de principes, l'égalité des chances ne peut se réduire à un simple idéal théorique, à un simple attrait rhétorique, un simple appareil technique, un simple apparat biologique...
Selon le philosophe américain John Rawls, "les inégalités sociales et économiques ne sont justifiées que si elles permettent d'améliorer la situation des plus désavantagés." Cette citation éclaire la nécessité d'une justice distributive qui ne se contente pas d'atténuer les écarts, mais qui transforme profondément les conditions initiales de ceux laissés en marge, en raison des largesses macronistes et des élargissements de la gauche jusqu'au bloc central...
C'est une invitation à repenser l’égalité des chances non pas comme un luxe, une forme de luxation imposée à la société par des discours ambivalents sur la sobriété ou snobant le peuple français, mais comme un impératif moral et politique.
Dans les sociétés démocratiques modernes, l'égalité des chances est censée être un pilier fondamental. Elle assure que chacun, indépendamment de ses origines sociales, ethniques ou de son sexe, ait la possibilité de réaliser ses aspirations, de respirer à plein souffle à nouveau face à des pommades gazeuses et vaseuses, un véritable soufflet soulevant les montagnes de déchets et des débats incantatoires, attentatoires à notre cohésion nationale.
Cependant, force est de constater que cette égalité reste souvent une promesse non tenue. Les textes législatifs et les déclarations internationales en faveur de l’égalité sont certes nombreux, mais leur application est parsemée d’obstacles, de résistances institutionnelles et de discriminations ancrées. Des instruments trop clairsemés, dont la densité respective, masque mal le vide sidérant.
Prenons l'exemple de l'éducation. En France, le parcours scolaire d’un enfant est encore largement déterminé par son milieu socio-économique. Ceux issus de milieux défavorisés se heurtent à des barrières que les élèves des classes aisées n’ont pas à affronter : écoles sous-dotées, enseignants débordés, soutien familial limité. Comment parler d’égalité des chances dans un système où l’élite sociale et économique conserve, génération après génération, l’accès aux meilleures formations et aux postes les plus prestigieux, au nom de slogans aussi creux que dénués de sens, dénudés, dénaturés, désarçonnant même ceux qui continuent d'obéir, faute d'alternative face aux dérives triviales et maladives d'un gauchisme agonisant, agnostique, angélique... et dont l'athéisme, le principe de laïcité, quel que soit le subterfuge, a été un instrument d'oppression ?
L'égalité des chances ne signifie pas égalité des résultats, et c'est là tout l'enjeu. Il ne s'agit pas d'exiger que chacun atteigne les mêmes succès, mais de s'assurer que tous partent du même point de départ. Or, dans les faits, ce n'est pas le cas. Les inégalités, souvent invisibles, toujours méprisables, minent les opportunités des plus vulnérables. Dans le monde du travail, les écarts de salaires, les discriminations à l’embauche, et la précarité frappent plus durement les femmes, les personnes issues de minorités, ou celles venant de quartiers populaires, désignés prioritaires pour les propriétaires de nos enfants, de nos "œufs dépaysés"...
À ce titre, l’égalité des chances est bien plus qu’un principe abstrait : elle est au cœur de la justice sociale, de la compétitivité économique, et de la légitimité démocratique. En refusant d'offrir à chaque individu les moyens d’accéder à une éducation de qualité, à un emploi stable ou à des droits équitables, on entretient un système de privilèges héréditaires et d'exclusion, à coups de circonscriptions découpés pour favoriser les alliances contre-nature.
Que faire, alors, pour concrétiser l'égalité des chances dans une société profondément inégalitaire ? D'abord, il faut renforcer le cadre légal. Les lois actuelles, bien que nombreuses, restent souvent inopérantes faute de suivi ou d'application. Des mesures audacieuses doivent être prises pour assurer la transparence des salaires, garantir une réelle diversité dans les embauches, et mettre en place des dispositifs de soutien aux victimes de discrimination, notamment en fonction des opinions politiques et syndicales. Les entreprises, les écoles et les institutions doivent être tenues responsables de l’impact de leurs décisions sur l’égalité des chances, de l'influence de ces décisions sur la dérision qui prévaut à l'endroit de la raison et des raisonnements rationnels. L'éternel recommencement !
Ensuite, il faut repenser le rôle de l’État et des acteurs publics. La formation des juges, des recruteurs, des enseignants aux biais systémiques est essentielle pour lutter contre les préjugés inconscients et sciemment administrés par des forcenés de la norme, de la forme physique, à l'étendard révolutionnaire ne galvanisant plus personne. Des agences indépendantes, comme le Défenseur des Droits en France, doivent être dotées de moyens suffisants pour veiller à l’application stricte des lois anti-discrimination. La mise en place de quotas, bien qu’impopulaire, pourrait être un levier puissant pour corriger les déséquilibres historiques et donner un signal fort : l’égalité des chances est une priorité, et non une option. Un droit et non une onction. Une exigence plutôt qu'une amère potion...
En fin de compte, l'égalité des chances est un combat permanent. Elle ne se décrète pas, elle se construit, pas à pas, à travers des réformes courageuses et une vigilance constante. Dans une société qui se veut juste, nous devons nous demander si nous faisons vraiment tout pour que chacun ait sa chance. Ce n’est qu’en redoublant d’efforts, en exigeant des comptes de nos institutions et en inventant de nouveaux outils que nous pourrons espérer bâtir une société plus équitable, où chaque individu, quelle que soit son origine, pourra réaliser ses rêves et contribuer pleinement au bien commun, sans l'habituel berceau de notre béatitude, sans les cerceaux d'une gymnastique éculées, sans les anneaux de mariage pour quelques unes ou quelques uns... Sans se départir d'une droite lignée et boxant des deux mains, à tout moment, faisant éclater la vérité soupesée, sans soupape, sans sous-hommes et sans bombonne musulmane, avec un seul daronne et un seul daron !
Fleur Mussard, étudiante à Paris Nanterre, sous la direction de Mehdi Allal, enseignant en droit public...