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Mehdi ALLAL

Attaché principal des administrations parisiennes / Chargé de mission "Promesse républicaine" (DDCT) / Chargé de TD en droit constitutionnel à Paris Nanterre / Fondateur & Responsable du pôle "vivre ensemble" du think tank "Le Jour d'Après" (JDA) / Président de l'association La Casa Nostra / Membre du club du XXIème siècle / Secrétaire-adjoint de l'association des rapporteurs.trices de la CNDA (Arc-en-ciel) / Fondateur du média "De facto" / Député de l'Etat de la diaspora africaine (SOAD)

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Billet de blog 17 octobre 2024

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L'inanité des socialistes sur l'égalité des chances : un aveuglement sur les réalités

Pour subtiliser l'idée de quotas au profit d'une véritable justice populaire, le nez en l'air, pour le beur, l'argent du beur et sans la crémière sur le comptoir, par respect pour les filles devenues les objets d'une pédagogie de féministes à la "mords-moi le nœud", devenue une science sociale, avec des séminaires, des scénarii de Lesbos en manque d'éducation, de caution...

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L’égalité des chances. Ce terme, martelé dans les discours de la gauche socialiste, semble être devenu un mantra désincarné, détaché des réalités concrètes de notre société. D’un côté, les théoriciens et militants continuent de s’accrocher à ce concept en le brandissant comme un idéal démocratique suprême. De l’autre, les faits montrent à quel point ces promesses restent lettre morte, révélant ainsi l’inanité d’un discours qui tourne en rond, sans jamais toucher au cœur des inégalités structurelles qui gangrènent la société française. Peut-on encore sérieusement croire que l’égalité des chances est garantie par des lois figées et des promesses abstraites, alors que les réalités sociales nous rappellent chaque jour qu’elle n’est qu’un leurre ?

L'illusion constitutionnelle : un principe fondamental dévoyé

Sur le papier, l’égalité des chances est bien présente dans les textes fondateurs de la République française. Inscrite dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 et réaffirmée dans le Préambule de la Constitution de 1946, elle est sacralisée comme un principe inattaquable de notre système politique. L’article 1er de la Déclaration ne dit-il pas que "les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits" ? La Constitution de la Ve République consacre également ce principe, notamment dans les domaines de l’éducation et de l’emploi, deux piliers fondamentaux de l’égalité des chances.

Mais à quoi bon célébrer ces grands principes, si leur mise en œuvre concrète échoue lamentablement ? Le Conseil constitutionnel, garant théorique de l’égalité, peut bien censurer quelques lois jugées discriminatoires, il ne s’attaque pas aux racines des inégalités structurelles. Et que dire des politiques publiques ? Elles ne sont qu’un habillage cosmétique d’une société qui continue à fonctionner selon les principes d’une reproduction sociale implacable. Les discours socialistes vantant ces textes constitutionnels ne sont qu’une mascarade, masquant l’échec des politiques censées les incarner.

Les inégalités structurelles, un obstacle insurmontable

Les socialistes aiment rappeler l’importance des mécanismes institutionnels pour garantir l’égalité des chances, vantant le rôle du législateur et des lois sur la discrimination. Cependant, la réalité sociale est tout autre. En France, la reproduction sociale reste omniprésente. Les enfants issus de milieux défavorisés ont beaucoup moins de chances d’accéder à l’éducation supérieure ou à des emplois qualifiés que ceux venant de familles aisées. Les inégalités économiques et sociales continuent de façonner les parcours de vie de manière déterminante, et les politiques actuelles, même celles les plus progressistes, n’ont jamais réussi à combler ce fossé.

À cela s’ajoutent des discriminations indirectes qui, bien que théoriquement proscrites, continuent de proliférer. Les socialistes s’évertuent à rappeler que ces discriminations sont combattues par des lois, mais en pratique, leur dénonciation est bien trop complexe. Le cadre législatif est si lourd, les procédures si longues et coûteuses, que les victimes préfèrent souvent abandonner, renforçant ainsi l’illusion que tout va bien dans le meilleur des mondes. Là encore, la gauche échoue à admettre que son discours légaliste ne répond pas aux réalités vécues par les plus défavorisés.

La contradiction des politiques de discrimination positive

C’est sur le terrain de la discrimination positive que les socialistes se noient dans leurs propres contradictions. Ces politiques, mises en place pour corriger certaines inégalités flagrantes, sont aujourd’hui critiquées de toutes parts. D’un côté, elles sont perçues comme une atteinte à l’égalité formelle, ce qui ne manque pas de susciter des tensions au sein même de la gauche. D’un autre côté, elles ne suffisent pas à rétablir une véritable égalité des chances, tant les inégalités de départ sont profondes et enracinées dans des réalités sociales, économiques et culturelles complexes.

L’application de ces politiques de correction pose également un problème : elles sont souvent mal comprises et mal acceptées par la population, qui voit dans ces mesures une forme de favoritisme institutionnalisé. Les quotas, par exemple, destinés à rétablir un équilibre dans le monde de l’emploi ou de l’éducation, sont perçus comme des solutions artificielles, qui ne s’attaquent pas aux racines des inégalités. Ce mal-être collectif face à ces politiques révèle l’incohérence d’un discours qui prétend corriger les inégalités tout en renforçant le ressentiment social.

Vers une égalité des chances véritable ou un aveuglement persistant ?

En persistant à brandir l’égalité des chances comme un pilier incontournable de la justice sociale, la gauche socialiste refuse de voir que ce principe est devenu un mantra déconnecté des réalités contemporaines. Les inégalités structurelles, économiques et culturelles, restent les véritables obstacles à une société juste, et tant que ces inégalités ne seront pas affrontées avec lucidité et courage, tout discours sur l’égalité des chances restera vain.

Plutôt que de se complaire dans l’éloge de principes juridiques abstraits, il est temps de revoir les priorités. Pour espérer construire une société plus juste, il est impératif de comprendre que l’égalité des chances ne peut se réaliser qu’en s’attaquant aux causes profondes des inégalités. Cela implique de réformer en profondeur les systèmes éducatif, économique et judiciaire, et non de se contenter de réformes superficielles destinées à préserver les apparences.

En somme, l’inanité des discours socialistes sur l’égalité des chances réside dans leur incapacité à reconnaître la complexité des problèmes sociaux contemporains. Tant que ces discours ne seront pas accompagnés de réformes structurelles radicales, ils ne seront que des paroles en l’air, incapables de changer la réalité d’une société de plus en plus inégalitaire. Le temps des incantations est révolu ; il est temps d’agir avec lucidité.

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