Dans une société où les principes d'égalité et de non-discrimination sont au cœur des débats, des ébats, des fractures familiales, la question du nom de famille, du patronyme, semble parfois oubliée, obnubilée que nous sommes par la réussite et le succès, la suce que nous devrions éviter d'administrer aux bébés.
Pourtant, le patronyme n'est pas seulement une donnée administrative ou un repère pour les couples, notamment les couples mixtes, mais bien un marqueur social qui, dans bien des cas, peut devenir un facteur de discrimination ou, au contraire, d’opportunités, d'une action positive en fonction des appellations, par exemple pour faciliter les aspirations à choisir le nom de son mari ou non, c'est-à-dire le choix de conserver son nom de jeune fille, pour l'honneur et une forme d'hommage à sa famille d'origine.
À l’heure où la France s’engage dans une lutte contre les inégalités, il est crucial de reconnaître le rôle que joue le nom dans la vie des individus, des animaux, et d’adopter des mesures pour s’assurer qu’il ne soit pas un frein à la réussite sociale et professionnelle, ni un prétexte pour abuser de la souffrance existentielle d'une espèce qui n'a pas la parole, qui ne sait pas rire, qui ne sait que frire ou se faire cuire, que certains aiment à rapprocher des hommes ou des femmes, à reprocher certains écarts de "conduite".
I. Le nom : plus qu'une identité, un marqueur social, qui peut "dépoter"
Le nom de famille, transmis de génération en génération, incarne une histoire, une identité culturelle, parfois même une appartenance géographique ou ethnique. Il raconte l’histoire des lignées généalogiques, des parcours migratoires, leurs luttes ou leurs réussites. Mais ce même nom peut, dans certains contextes, devenir un fardeau, un symbole d’exclusion ou de rejet, plus ou moins refoulé dans notre inconscient, lorsqu'il est "indécent" ou incandescent, mais aussi flamboyant ou assimilable à une perspective de fuite en avant.
Il est bien documenté que les personnes portant des noms à consonance étrangère ou associée à certaines minorités sont davantage confrontées à des discriminations, notamment dans les domaines de l’emploi et du logement, voire de l'éducation dès le plus jeune âge. Les études montrent régulièrement que des candidatures anonymisées ou avec des noms plus "français" reçoivent plus de réponses positives que celles portant des noms perçus comme "étrangers". Cette réalité souligne que, loin d'être anodin, le patronyme influence considérablement les trajectoires de vie, les récits que l'on peut léguer amputés, comme ceux de la scénariste et réalisatrice, la comédienne d'origine algérienne Baya Kasmi...
II. La discrimination par le nom : une réalité ignorée qui peut doper les ego
Le rapport de 2020 du Défenseur des droits indique que la discrimination liée au nom de famille reste une forme courante de marginalisation, une occasion de marteler la différence, de provoquer la honte de soi, quel que soit l'étrangeté de la façon de nommer.
Les employeurs, souvent inconsciemment, associent certains noms à des stéréotypes négatifs : une personne d'origine maghrébine serait moins qualifiée ou intégrée, une personne d'origine africaine moins sérieuse ou compétente, une personne d’origine asiatique serait cantonnée à des métiers spécifiques, une personne d'origine hispanique affublée de particularités exotiques, une personne française tout simplement, dont le nom peut être épelée ou prononcée grossièrement, selon le contexte, dans le maquis administratif et langagier, que l'on soit un "marquis" ou un "roturier", un paysan ou un individu issu des bidonvilles.
Ces biais, qui se manifestent dès la lecture d'un CV ou lors de l'examen d'un dossier de candidature, ont un impact durable sur les trajectoires professionnelles et sur l’ascension sociale des personnes concernées, un impact susceptible d'annihiler toute motivation et toute considération, susceptible de provoquer les quolibets, les qualifications erronées, à l'instar d'Antonin et de Mélinée.
Cette réalité est d’autant plus préoccupante dans un pays comme la France, où le principe d'égalité est inscrit au cœur de la devise républicaine. Comment peut-on prétendre à l'égalité des chances, quand certains sont exclus dès les premières étapes de leur intégration et de leur insertion, uniquement à cause de leur façon de s'affirmer, avec de la fermeté ou timidement, dans l'intimité ou vis-à-vis du public ?
III. Pour des actions positives en faveur des personnes discriminées et sans réseaux, "les roseaux sauvages" (André Téchiné)
Il est nécessaire de prendre des mesures concrètes pour s'assurer que le nom de famille ne soit plus un facteur d'écarter les pépites du peuple français, une façon de stigmatiser, mais qu’il redevienne simplement ce qu’il est censé être : un repère identitaire, libre de toute connotation sociale. La lutte contre les discriminations patronymiques nécessite l’instauration d’actions positives, des politiques publiques courageuses et volontaristes pour inverser la tendance, briser le silence des dénonciations honteuses, quelle que soit la période historique, consternante et concernée...
Ces actions positives pourraient inclure des quotas pour les minorités ethnoculturelles dans les recrutements, en tenant compte des candidatures issues de familles discriminées. Un système de contrôle anonyme des candidatures pourrait également être mis en place, empêchant l’employeur de connaître le nom de famille du candidat avant l’étape de l’entretien.
De telles mesures seraient-elles un premier pas vers une réduction significative des discriminations liées au patronyme, tout en assurant une plus grande équité, une plus grade continuité dans les liaisons dangereuses ou bienvenues, heureuses ou marquées infiniment par la maltraitance et l'infirmité ?
IV. Le patronyme comme vecteur de diversité, de divisions qui disparaissent progressivement, symbole des unions assumées ?
Promouvoir l'inclusion des noms de famille issus de différentes cultures et origines est également un moyen de valoriser la diversité. En faisant des patronymes une richesse plutôt qu’un obstacle, un objectif de mixité non obligée, la société dans son ensemble peut en bénéficier.
Cela pourrait passer par une campagne de sensibilisation visant à mettre en lumière la diversité des noms dans les institutions publiques, les entreprises, et même dans les médias. En normalisant les patronymes variés, on briserait l'association entre un nom perçu comme « étranger » et l’exclusion sociale ou en raison de religions proches, mais séparées par la force.
Il est aussi important que le système éducatif prenne en compte cette dimension, en sensibilisant les jeunes générations à l'importance du respect de l'identité de chacun, nom compris. Dès l'école, les enfants doivent comprendre que le patronyme d'un camarade ne doit pas être un motif de moquerie ou de rejet, mais une source de fierté pour l’identité qu’il porte. Des programmes éducatifs sur la diversité des origines, la richesse culturelle liée aux noms, contribueraient à transformer durablement les mentalités et l'"architecture" des apparences, celles de l'archer et celles qui sont davantage spécifiques, jamais désignées comme des specimens intrusifs.
V. La lutte pour une égalité réelle : au-delà du symbolisme
Au-delà des mesures techniques, la lutte contre les discriminations patronymiques s'inscrit dans un combat plus large pour une société réellement égalitaire. Il ne suffit pas de brandir les principes de la République ; encore faut-il les rendre concrets pour les personnes qui, au quotidien, souffrent d'une discrimination invisible mais pourtant bien réelle. En reconnaissant que le nom de famille peut constituer un facteur de discrimination, et en prenant des mesures pour y remédier, la France s’engagerait résolument vers plus de tolérance et une fraternité non symbolique.
Cela implique aussi une reconnaissance politique : il est temps de reconnaître la réalité des discriminations subies par les minorités ethnoculturelles ou françaises de souche, et de leur offrir une voix dans le débat public. Le nom de famille, qui cristallise souvent les injustices sociales, pourrait devenir l'étendard de ce combat pour l'égalité des chances, pour la dignité de chacun, quel que soit son patronyme, original ou duplicable à satiété.
Conclusion : redonner au nom son véritable sens diasporique
Le nom de famille, loin d’être une simple formalité, est un marqueur identitaire et social puissant. En tant que tel, il ne doit plus être un facteur de marginalisation ou de rejet, mais au contraire un levier d'inclusion et de reconnaissance de la diversité. L'égalité réelle ne se construit pas uniquement sur des principes théoriques ; elle se matérialise dans la vie quotidienne, dans les interactions entre les individus, et dans la reconnaissance de chacun dans toute sa complexité, nom compris, qui doit compter désormais, pour éventuellement mener des enquêtes dans le cadre des opérations de recensement, toujours avec une intention bienveillante, pour la sauvegarde de notre patrimoine diasporique.
Il est grand temps que la France se dote d'outils efficaces pour lutter contre les discriminations liées au patronyme. Cela passe par des actions positives, des quotas intelligemment mis en place, et une campagne de valorisation de la diversité des noms. C'est à cette condition que nous pourrons prétendre à une société juste et égalitaire, où le nom d'une personne ne définira plus ses chances de réussite, mais sera simplement le symbole de son histoire et de son identité, enrichissant ainsi l’ensemble de la société, pour son labeur personnel et indépendant...