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Mehdi ALLAL

Attaché principal des administrations parisiennes / Chargé de mission "Promesse républicaine" (DDCT) / Chargé de TD en droit constitutionnel à Paris Nanterre / Fondateur & Responsable du pôle "vivre ensemble" du think tank "Le Jour d'Après" (JDA) / Président de l'association La Casa Nostra / Membre du club du XXIème siècle / Secrétaire-adjoint de l'association des rapporteurs.trices de la CNDA (Arc-en-ciel) / Fondateur du média "De facto" / Député de l'Etat de la diaspora africaine (SOAD)

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Billet de blog 27 septembre 2025

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Attaché principal des administrations parisiennes / Chargé de mission "Promesse républicaine" (DDCT) / Chargé de TD en droit constitutionnel à Paris Nanterre / Fondateur & Responsable du pôle "vivre ensemble" du think tank "Le Jour d'Après" (JDA) / Président de l'association La Casa Nostra / Membre du club du XXIème siècle / Secrétaire-adjoint de l'association des rapporteurs.trices de la CNDA (Arc-en-ciel) / Fondateur du média "De facto" / Député de l'Etat de la diaspora africaine (SOAD)

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La discrimination positive est un euphémisme de l'humanité...

Choisir ou choir, éclore ou collier, freiner ou un enchaînement, Fresnes ou la prison de la Santé, la prière et le pêché de la chaire, de la chaise, le couloir, le tunnel ou le coupeur ; de la cooptation et la captation... Alimentaire ou élémentaire mon cher Watson !

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Tribune – Par Mehdi Allal.
Choisir ou choir, éclore ou collier, freiner ou un enchaînement, Fresnes ou la prison de la Santé, la prière et le pêché de la chaire, de la chaise, le couloir, le tunnel ou le coupeur ; de la cooptation et la captation... Alimentaire ou élémentaire mon cher Watson !
A Audrey, Jean-Paul et Loreleï... A Jean Dujardin et Cécile de France... Fatou et Soraya, Maureen, Marie, Marion et Marine, Louis...
Depuis le début des années 2000, le droit français a connu une mutation décisive : la liste des critères de discrimination prohibés ne cesse de s’élargir.
Le Code pénal et le Code du travail en comptaient huit à l’origine (sexe, origine, mœurs, orientation sexuelle, âge...) ; ils en reconnaissent aujourd’hui vingt-sept, incluant le patronyme, l’adresse, l’apparence physique, la couleur de peau, le handicap ou encore la précarité sociale (article 225-1 du Code pénal)...
Cette expansion reflète une prise de conscience, une cohabitation renforçant la France : l’égalité réelle ne se construit pas seulement contre une oppression unique, mais contre une pluralité, une multiplication de barrières invisibles.
Certains et certaines plaident pour établir une hiérarchie, en plaçant la "race", l’origine, le handicap ou l’appartenance sociale au sommet de l’échelle des injustices.
Mais une telle logique réductrice occulte la dynamique cumulative des discriminations. Dont font les frais certains peuples oubliés, comme par exemple les gitans ou les indiens…
La théorie de « l’intersectionnalité », forgée par Kimberlé Crenshaw et aujourd’hui largement mobilisée en sciences sociales, démontre que les discriminations ne s’additionnent pas mécaniquement : elles s’entrelacent, créant des situations spécifiques, que la seule appréhension unidimensionnelle ne saurait saisir.
Ainsi, une femme noire diplômée issue d’un quartier populaire ne subit pas simplement le sexisme + le racisme + la ségrégation territoriale : elle affronte une combinaison singulière, particulière de mécanismes d’exclusion. Excités et excipés !
En droit français, cette approche se traduit par l’attention croissante portée aux discriminations « multiples » ou « croisées », même si la jurisprudence peine encore à les reconnaître pleinement.
Le Défenseur des droits (DDD), dans ses rapports successifs, insiste pourtant sur la nécessité d’une telle lecture, d'une telle facture, faute de quoi certaines injustices restent invisibles et non mémorisables. Méprisable !
La véritable force du droit antidiscriminatoire ne réside donc pas dans la suprématie d’un critère sur un autre, mais dans leur juxtaposition raisonnée, arrimée à la laïcité ou au ciel des cités, à l’horizon ou vertical. De Verdi à Ettore Scola, de Beethoven jusqu’à Jesse Owen et Raphaël Einthoven…
C’est elle qui permet de dresser une cartographie fine des inégalités, de mieux comprendre leur genèse et de proposer des réparations adaptées. Ajustées plutôt qu'empilées, attrayantes plutôt qu’ajoutées...
Plus qu’une inflation, cette pluralité est une exigence, une question démocratique : elle nous rappelle que la République ne protège pas en fonction d’un classement, mais en fonction d’un principe — l’égale dignité de toutes et tous.
Le défi de demain est d’opérer ce changement de regard : passer d’une guérilla fragmentée, à un conflit systémique, systématique s’il en faut…

Non pas choisir entre un camp ou l'autre : le sexe ou le genre, le patronyme, l’adresse, l'apparence ou la couleur de peau... mais voir comment chacun, selon les contextes, devient le support d’une relégation, d'une ségrégation agrégative, addictive, mais s'atténuant "avec le temps" (Léo Ferré, interprété par Benjamin Biolay) et anonymisée, martyre et mature, plastique ou paroxystique...
La pluralité des critères n’affaiblit pas la cause, la lutte, le combat, l'analyse ; elle la rend plus précise, plus juste et plus universelle.
Pour qu'elle soit aussi belle et rebelle, animale ou bestiale, arrachant ses attaches, détachée et amicale, de près ou de loin, dans le coin et sans couardise, étourdissante et éblouie par deux options : dépoter ou déporter ; le dépotoir ou l’apport ; choisir son heure ou déchoir...

Mehdi Allal, historien, juriste en droit public et sociologue, militant patriote...

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