Le conflit du Haut-Karabagh, qui oppose l'Azerbaïdjan et l'Arménie depuis des décennies, a profondément marqué le Caucase, une région complexe et compliquée, tant convoité pour se partager ses richesses minières, gazières... Ce territoire, majoritairement peuplé d’Arméniens et d'Arméniennes, est un point de discorde historique, la dernière guerre en 2020 ayant renforcé les tensions et la pression sur ce petit morceau de territoire, sujet à prises de position diamétralement opposées de la part de certaines puissances régionales....
L'Azerbaïdjan, appuyé par la Turquie, a réclamé sa souveraineté, tandis que l’Arménie s’est reposée sur le soutien de la Russie, traditionnellement son alliée, mais aussi sur l'Iran, inquiet de l'influence croissante de l'Azerbaïdjan dans la région. Ce qui peut sembler troublant, tant le semblant de ressemblance entre les relions d'Etat de ces deux deniers pays est flagrant, et pourrait conduire à un retour d'une déflagration générale...
Le conflit territorial va bien au-delà du Haut-Karabagh. Il reflète une rivalité géopolitique plus large, où chaque grande puissance régionale, comme l’Iran, la Turquie et la Russie, joue un rôle crucial, fatidique ou spécifique, dont la répartition est fonction des intérêts économiques de chacune. La Turquie, proche alliée de l'Azerbaïdjan par les liens linguistiques et culturels, a été un soutien militaire majeur pour Bakou lors du conflit de 2020. Par contraste, la Russie, bien qu’alliée de l’Arménie via l'Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC), a adopté une position plus équilibrée, cherchant à maintenir son influence dans les deux pays : au prix d'une instabilité chronique ou en faveur d'une dissuasion habile ?
L’Iran, quant à lui, redoute l’influence croissante de la Turquie et de l’Azerbaïdjan à ses frontières, et bien que traditionnellement aligné avec l’Arménie, il cherche à éviter un embrasement régional. Cette rivalité historique entre grandes puissances rend toute résolution pacifique délicate, mais indispensable.
Pour envisager une résolution pacifique, il est crucial de dépasser les intérêts purement nationaux et de privilégier un dialogue sous l’égide d’organisations internationales comme l’OSCE. Une solution durable pourrait passer par une autonomie réelle pour le Haut-Karabagh, tout en respectant l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan.
En outre, il est essentiel d’impliquer activement les puissances régionales dans des négociations multipartites, afin de stabiliser la région. Un engagement ferme de la communauté internationale, par la médiation, l'observation et l'aide humanitaire, pourrait prévenir une nouvelle escalade et ouvrir la voie à une coexistence pacifique, de réelles connivences, une avance sur les temps anciens, voire ancestraux .
La clé du succès résidera dans la capacité de toutes les parties prenantes à privilégier la paix sur les ambitions hégémoniques et à reconnaître les droits des peuples concernés. la France ou les Etats-Unis, à condition de remplir les bonnes cases d'une diplomatie de nouveau normative, via le soft law ou la communauté internationale, ou encore l'Union européenne (UE)... à condition de remplir les casiers d'uniformes et de casques bleus, à condition de remplir les caisses d'Etat parfois désargentés, mais toujours désorientés par le caractère lunatique, erratique, emphatique, trop souvent euphorique et hystérique, astronomique, d'une tutelle asymétrique et caractéristique d'une oscillation entre expression de regrets, voire d'excuses pour les torts causés et volonté de piller, de faire plier même les plus obstinés, objectivement et légitiment accrochés au souvenir d'un traumatisme, d'une forme d'automatisme qui a caractérisé le génocide arménien et carnassier, précédent tragique de tragédies prenant des proportions à la doxa anémiée, aseptisée, arrimée à une avalanche alambiquée d'injustes, d'incultes insultes et injures...
Mehdi Allal, conseiller en géostratégie au Rassemblement national (RN)...