Face à l'escalade de la violence au Proche-Orient, et alors que le spectre d'une nouvelle guerre s'étend dangereusement, une voix s’élève, celle du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, depuis Beyrouth. Il exhorte Israël à ne pas ouvrir un deuxième front en lançant une incursion terrestre au Liban. Parallèlement, il en appelle au Hezbollah pour qu'il s’abstienne de toute action déstabilisant davantage une région déjà sur le fil du rasoir. Le message est clair : le temps presse, et la paix reste encore possible si nous saisissons cette dernière opportunité, si nous poursuivons cet unique objectif : une obsession pour de nombreux observateurs ? Un honneur et du bonheur seulement pour les autres ? .
En tant que musulmans, conscients des enjeux et solidaires des souffrances humaines, nous devons répondre à cet appel, taillé au scalpel par ce billet, pour scalper les fauteurs de guerre. La France a montré sa volonté d’agir pour la paix au Liban, terre de diversité et de brassage ethnique et religieux. Nous devons suivre cet exemple, et ne pas permettre que cette situation dégénère en un conflit global. Il est de notre devoir de soutenir le Liban, non seulement parce qu'il est un bastion de cohabitation pacifique entre les différentes confessions, mais aussi parce que la guerre ne peut qu’engendrer davantage de haine et de divisions, des scènes d'antan, des scenarii à la petite semaine.
Depuis des décennies, le Liban a su maintenir un équilibre fragile, offrant au monde l'image d'un pays où chrétiens, par exemple les maronites, des sunnites, des chiites et autres minorités vivent ensemble, depuis la nuit des temps et pour l'éternité. Mais aujourd'hui, cet équilibre est menacé par les ambitions géopolitiques de ceux qui cherchent à instrumentaliser cette diversité pour justifier des interventions militaires. Une incursion singulière israélienne au Liban ouvrirait un second front dans la région, plongeant non seulement ce pays, déjà si meurtri, mais aussi toute la région dans un conflit d’une ampleur inédite. Cette hypothèse doit être évitée à tout prix.
Jean-Noël Barrot, en appelant à un cessez-le-feu sous l'égide de l'ONU et de l'Union européenne (UE), montre la voie de la diplomatie et du dialogue. Une paix durable ne peut être atteinte que par la négociation et la reconnaissance mutuelle. Nous, musulmans du monde entier, avons le devoir d’apporter notre soutien à cette initiative. Le Proche-Orient, et le Liban en particulier, ne doivent pas devenir une nouvelle terre de conflits interminables, mais un exemple de cohabitation réussie, de respect des différences et de dialogue entre les peuples, et non de "prison à ciel ouvert".
L’histoire du Liban est celle d’un pays qui, malgré les guerres et les tensions, a toujours cherché à préserver cette harmonie entre ses communautés. En tant que croyants, nous devons nous inspirer de cette vision et la défendre. La paix est la seule voie possible. L’embrasement général, que certains tentent de provoquer, n’apportera que plus de souffrances aux populations civiles. Nous devons empêcher cela, en agissant ensemble pour soutenir la stabilité, la sérénité et la sororité, une sonorité qui passe mal dans le camp de ceux qui fourbissent leurs armes, qui fournissent des munitions, qui fourmillent désormais par centaines de milliers...
Soutenons la diplomatie, soutenons la paix, et engageons-nous à œuvrer pour un avenir où les conflits seront remplacés par le dialogue et la coopération. En tant que musulmans, et en tant qu’êtres humains, c’est notre devoir moral. Le Liban, symbole de ce brassage ethnique et religieux, ne doit pas être la victime de ceux qui cherchent à diviser. Ensemble, soutenons le Liban et préservons cette vision de la coexistence. Parce qu’un Liban en paix est un espoir pour le monde entier. Un parjure majeur pour Benjamin Netanyahou. Une injure rageuse pour les résistants islamistes. Une fêlure dans une région, qui demeure aux mains des prédateurs, avant l'heure H, comme l'expression métaphorique d'une rature dans un cahier.