Dans notre société où la vulnérabilité, la tromperie ou la veulerie sont devenues une condition sine qua non d'existence, la survivance d'un ancien temps, d'un régime advenu douloureusement, dans un pays où les écrans et les regards deviennent des juges invisibles, se pose la question cruciale : que reste-t-il de notre rapport aux autres si le critère de distinction est réduit à l'apparence ? Aujourd'hui, il semble que l’appartenance à une catégorie de "beaux" ou de "laids", de "bien habillés" ou "mal sapés", de "maigres" ou d’"obèses", de "noirs", de "beurs", d'"asiats" ou d'"hispano" ou de "blancs", prévaut sur des qualités essentielles comme le talent, le mérite, ou les vertus. Des qualités à questionner comme tout critère dont l'issue de secours est le recours à la démagogie ou la gabegie...
Les réseaux sociaux et les espaces publics eux-mêmes sont marqués par cette dichotomie. La personne se voit souvent jugée d’un simple regard, d’un filtre appliqué, d’une attitude. Ainsi, la France se retrouve face à une question décisive : voulons-nous vraiment jauger autrui en fonction de critères éphémères, visibles et standardisés qui se basent sur le jugement d’une apparence, sur la sélection des corps, en fonction des torses, des poitrines, des dents, des sternums, des muscles ou des biceps, des forceps ? De la rue de Lesseps dans le 20ème arrondissement parisien jusqu'aux confins de la terre promise, de la remise de mon père sur l'île de Noirmoutier, à l'Epine, en Vendée, jusqu'aux quartiers de Boulogne-Billancourt, depuis la ville de Limoges jusqu'aux villes et les campagnes où licenciés côtoient les plus friqués et les villas huppées, comme sur la toile d'araignée...
L'histoire nous rappelle que ce ne sont pas les contours géographiques, les lignes du visage ou la coupe d'un vêtement qui déterminent la qualité ou la gaieté, la motivation des individus, mais bien leur capacité à contribuer de manière constructive et humaine à la collectivité. Ne risque-t-on pas, à force de privilégier l'image, de sombrer dans un nouveau darwinisme social où les normes visuelles et superficielles remplacent le savoir-faire, l'ingéniosité et les compétences ? Où la démence prime sur les raisonnements et un déboulonnage en règle des règles édictées pour nous enfermer, nous emprisonner, nous faire dévisser, selon la devise "diviser pour mieux régner"...
Dans ce contexte, les "beaux" comme les "laids", les maigres comme les obèses, les poilus comme les imberbes, les superbes comme les disgracieux, chacun joue un rôle dans la diversité de notre communauté, de notre cohésion nationale, riche de ses multiples facettes, de ses facéties, de ses apparences, une cohésion dont la prophétie a été habituée à la facilité et la tranquillité.. Et si, au lieu de trier le "bon grain" de l'"ivraie" en fonction de l’apparence, nous tentions, tous ensemble, de créer une société qui reconnaît chaque personne pour ce qu’elle est, et non pour ce qu’elle montre, ce pourquoi elle agit ?
Pour ce que chaque individu démontre par son courage et son engagement, plutôt que par les soins qu'il transmet à ses détracteurs de manière à la fois artificielle, tel un feu d'artifices mal ficelé ou des pétards mouillés, à cause de vents contraires ou d'une bruine manifestant un mécontentement ou une allergie gisante, grinçante, l'ivresse d'un adroit - et mesquin - dédain....
Un dédain livresque pour l'essorage d'une gauche amoindrie, aux moignons endoloris et jetés comme de la viande, encore saignante, à l'attention des vautours ou de rapaces qui tournoient autour de sa carcasse désossée et délaissée, par la grâce d'une bible, d'un bibelot et le flingue dans la cervelle d'un illuminé abasourdi, abâtardi tardivement, mais rayonnant, crayonnant sur un parchemin encore vierge, et vertigineux en raison de son ancestrale ancienneté assermentée, allouée aux attributions d'un jardin d'Eden...
Un endroit paradisiaque dans lequel la pomme n'é été cueillie et croquée que pour un couplet accouplé avec une mélodieuse odyssée, dont le déroulement et les boutons turquoise cousus sur la chemise sont bien assortis, telle une splendide toison, telle une moisson exceptionnelle, la mousson résultat des missions d'une présidence préférentielle, en présence d'une mélanine et de vitamines, de magazines et de fanzines, de dépliants officiels, à la fois significatifs et sacrificiels, made in France, plutôt que magnanime !