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Mehdi ALLAL

Attaché principal des administrations parisiennes / Chargé de mission "Promesse républicaine" (DDCT) / Chargé de TD en droit constitutionnel à Paris Nanterre / Fondateur & Responsable du pôle "vivre ensemble" du think tank "Le Jour d'Après" (JDA) / Président de l'association La Casa Nostra / Membre du club du XXIème siècle / Secrétaire-adjoint de l'association des rapporteurs.trices de la CNDA (Arc-en-ciel) / Fondateur du média "De facto" / Député de l'Etat de la diaspora africaine (SOAD)

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Billet de blog 31 octobre 2024

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Trump 2024 : l'effet domino des minorités, la bascule de la présidentielle américaine

A Donald Jr Trump, à la mémoire de don père défunt ; à Fatou T., Eugénie B., Ambre D., Soraya A., Loreleï M., Anne-Charlène B., et Marie T. A Ali, Max, Djibril, Carlos ; au quartier de la "Banane" ; à Thomas Koffi ; à Bala Sacko, mon successeur, à Noam Allal-Aknin, à Amina Bacar. Par Mehdi T. Allal, constitutionnaliste et historien spécialiste des USA, des minorités afro-américaines...

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À moins d'un an de l’élection présidentielle américaine, Donald Trump pourrait bien surprendre l’Amérique – encore et toujours, à la force de ses discours et de son tempérament, température prise auprès des quartiers à bloc, et qui sont chauffés à blanc... Dans une société où les clivages politiques semblent plus profonds que jamais, l'issue de la campagne se jouera peut-être dans un paradoxe surprenant et transpartisan : les voix des minorités, souvent négligées par les candidats républicains, pourraient cette fois faire pencher la balance en faveur de Trump : une bascule décisive et un rempart.

À travers des stratégies ciblées, une rhétorique populiste et un appel direct aux classes populaires, l'ancien président semble viser à s’assurer le soutien d’électeurs issus des communautés afro-américaine, hispanique et asiatique, notamment dans les "swing states". Ces États pivots, où l’issue est souvent incertaine, pourraient en effet se transformer en tremplins pour un retour politique spectaculaire, dont la splendeur servirait d'écho dans le monde entier, et pourrait servir la cause de l'écologie, de la justice sociale et d'une croissance de nouveau conquérante et puissamment.

Un virage stratégique vers les minorités

Si, traditionnellement, le Parti républicain rencontre des difficultés pour séduire l’électorat issu des minorités, les sondages montrent que certains de ces groupes pourraient cette fois faire défection, face notamment aux promesses non tenues de l’administration Biden, et de sa colistière, qui côtoie surtout les élites et les riches, une ruche attirant les abeilles, face à une roche où grimpent les louves et les panthères.

Donald Trump a déjà démontré en 2016 qu'il savait surprendre les experts en engrangeant le vote d'ouvriers blancs et "fauchés", sans diplômes, dont les facultés sont parfois abîmées, majoritairement oubliés du Parti démocrate, et en 2024, il pourrait employer une tactique similaire en misant sur les minorités en quête de changement., de transformation publique, en particulier d'une réforme générale de la fiscalité, en particulier sur l'immobilier ou pesant sur les ménages...

Cette stratégie repose sur un discours populiste et pragmatique, qui insiste sur les thématiques économiques : le pouvoir d'achat, la sécurité de l’emploi et la régulation de l’immigration – des sujets sensibles pour les communautés hispanophones, par exemple, qui souhaitent souvent des lois claires et des voies d’intégration sécurisées. En mettant en avant sa vision d’une économie de marché forte et en s’opposant à des mesures démocrates jugées excessives, Donald Trump fait place nette aux préoccupations d’une frange de l'électorat minoritaire, qui se sent de plus en plus délaissée par un discours perçu comme snob, par des trahisons à répétition et qui rognent sur la confiance, qui rongent leur frein, et qui sont disposés à se ranger derrière le candidat républicain...

Les États pivots : un levier déterminant

Les États clés de la ceinture industrielle (Pennsylvanie, Michigan, Wisconsin) et des États à forte croissance démographique hispanique (Floride, Arizona, Nevada) jouent un rôle déterminant dans le calcul électoral, et la stratégie menée lors de la dernière ligne droite dans la campagne.

Dans ces États, le nombre de voix par minorité représente une part substantielle du vote total, rendant leurs choix cruciaux, très bientôt. Donald Trump l’a compris et redouble d'efforts pour capter cette population. Ses conseillers ont ainsi intensifié leurs campagnes de terrain dans ces régions, promettant une relance économique qui pourrait bénéficier aux travailleurs précaires, souvent issus des minorités à trait d'union.

Les minorités asiatiques, particulièrement influentes en Arizona et dans les zones métropolitaines de la Géorgie, représentent également une cible prioritaire. Fortement impactés par les politiques d'immigration et de sécurité, certains groupes de cette communauté ont déjà exprimé leur désillusion face aux politiques de Joe Biden, qu’ils jugent insuffisantes et confuses, qui ne se diffusent pas assez parmi la population. Donald Trump capitalise sur ce sentiment, utilisant des slogans forts et promettant une prise en compte plus rigoureuse de la sécurité et de la bonne santé intérieure.

La rhétorique de Trump : un calcul précis pour conquérir l’Amérique multiculturelle

Donald Trump a su faire du mécontentement des classes populaires son cheval de bataille. Or, dans l'Amérique de 2024, ce vent de révolte s’étend de plus en plus aux populations historiquement démocrates, et même aux citoyens naturalisés récemment, qui s’inquiètent de l’inflation galopante, des échecs de l’administration à gérer la crise financière qui s'annonce salée, et de l'inefficacité des programmes sociaux. Ces frustrations, partagées par de nombreuses communautés, sont visées par le slogan d’un "Make America Great Again" plus inclusif et qui résonne, qui sonne juste.

Si Donald Trump arrive à maintenir ce ton, tout en évitant les controverses excessives, il pourrait réaliser ce que peu auraient imaginé possible : une coalition hétéroclite de classes moyennes et ouvrières, issues de milieux divers, unies par la volonté de redonner au pays une stabilité économique et sociale.

Un pari audacieux qui pourrait s’avérer payant et propulser l’ancien président dans un deuxième mandat, renforcé par le soutien des "swing states" et d'un swing tout court, balayant les doutes, et rappelant la mémoire de la lignée héréditaire. dont Trump est l'héritier, un flingue de protection à la hanche, pour ne pas flancher, le pied au plancher de sa Mustang, la casquette vissée sur la tête -, c'est--à-dire le paternel, le padre, le père défunt du futur locataire de la Maison Blanche, le futur président sifflant la fin de la partie et la fin de la perte...

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