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Attaché principal des administrations parisiennes / Chargé de mission "Promesse républicaine" (DDCT) / Chargé de TD en droit constitutionnel à Paris Nanterre / Fondateur & Responsable du pôle "vivre ensemble" du think tank "Le Jour d'Après" (JDA) / Président de l'association La Casa Nostra / Membre du club du XXIème siècle / Secrétaire-adjoint de l'association des rapporteurs.trices de la CNDA (Arc-en-ciel) / Fondateur du média "De facto" / Député de l'Etat de la diaspora africaine (SOAD)

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Billet de blog 3 mars 2016

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Trop c’est trop ! Le racisme tue !

Alors que de nombreux chroniqueurs politiques se complaisent désormais dans la dénonciation du malaise identitaire français, il est indéniable que les pouvoirs publics n’en font toujours pas assez ou trop peu pour prévenir les troubles psycho-sociaux provoqués par les racismes et les discriminations subis par de nombreux salarié-e-s, qu’elles ou qu'ils soient issu-e-s du privé ou du public.

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Nous venions d’apprendre avec effroi le suicide, par absorption médicamenteuse, du jeune guadeloupéen Jean-Marc Niçoise le 15 février 2012, à son domicile de la région parisienne.

Cet agent public, encore en fonctions au moment des faits, aura été l’objet de harcèlements de la part de sa hiérarchie, notamment des insultes à caractère raciste caractérisées, comme par exemple « Banania »…

Ce diminutif a été rendu célèbre ces derniers mois, tant il a affublé l’action d’une célèbre Ministre de la République, ex-garde des Sceaux, Mme Christiane Taubira, lorsqu’elle a bataillé en faveur du « Mariage pour tous » ou de la réforme pénale, sur les bancs de l’Assemblée nationale et du Sénat, faisant face à une fronde populaire sans précédent, pendant laquelle les dérapages n’ont cessé de « pleuvoir »…

Dans le cas présent, le délit du capitaine Spina, qui a insulté à plusieurs reprises le CRS Jean-Marc Niçoise, remonte à 2009.

Mais il est plus généralement révélateur d’une banalisation de la parole raciste depuis plus de trente ans, en particulier vis-à-vis des Noirs de France, qui est inacceptable, et qui vient d’être relevée par le rapport du Conseil de l’Europe remis mardi dernier.

D’autant plus inacceptable que ce fonctionnaire était un gardien de l’ordre républicain, dont rien ne prouve aujourd’hui qu’il ait pu un jour être pris en défaut de probité dans l’exercice de ses fonctions.

Alors que de nombreux chroniqueurs politiques se complaisent désormais dans la dénonciation du malaise identitaire français, il est indéniable que les pouvoirs publics n’en font toujours pas assez ou trop peu pour prévenir les troubles psycho-sociaux provoqués par les racismes et les discriminations subis par de nombreux salarié-e-s, qu’elles ou qu'ils soient issu-e-s du privé ou du public.

Les condamnations sont rares, les procédures sont lourdes, les victimes sont isolées... Vivement donc l’action de groupe en matière de lutte contre les discriminations, maintes fois remise sur le métier par les pouvoirs publics !

Oui les racismes et les discriminations ont des répercussions psycho-sociales sur la vie quotidienne de nombreux de nos compatriotes, en particulier les populations ultramarines. On nous rétorquera aisément que la Justice fait son travail, « suit son cours », etc. Mais trop c’est trop !

La fonction publique est imprégnée dans son organisation et dans son fonctionnement par le principe d’égalité, sans que l’on puisse faire de distinction selon l’origine, la religion ou la « race », en vertu de notre Constitution.

Le devoir de réserve est d’autant mieux garanti que les agents publics sont protégés dans l’exercice de leurs missions contre les invectives et les violences en tout genre.

Mais le jeune homme avait retourné ici la blessure subie contre sa propre personne, tant la plaie était profonde. Peu d’articles ont fait état alors dans les médias de ce drame, comme s’il s’agissait d’une mauvaise plaisanterie … qu’on ne saurait voir ! En fait, on avait surtout envie de vomir devant tant de haine et tant de souffrances.

Les forces de l’ordre sont aujourd’hui soumises à rude épreuve en ces temps d’Etat d’urgence. Rien ne sert d’en rajouter dans l’horreur : nul-le ne doit être atteint-e dans sa dignité d’homme ou de femme, sous prétexte de sa couleur de peau, de son apparence physique, de son statut social, de son état de santé, de son handicap et/ou de son sexe ...

Jean-Marc Niçoise avait le seul défaut d’être Noir dans une République qui se dit indifférente aux différences. Par ce billet, nous souhaitons lui rendre un ultime hommage, afin que se poursuive le travail de deuil en sa mémoire.

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