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Attaché principal des administrations parisiennes / Chargé de mission "Promesse républicaine" (DDCT) / Chargé de TD en droit constitutionnel à Paris Nanterre / Fondateur & Responsable du pôle "vivre ensemble" du think tank "Le Jour d'Après" (JDA) / Président de l'association La Casa Nostra / Membre du club du XXIème siècle / Secrétaire-adjoint de l'association des rapporteurs.trices de la CNDA (Arc-en-ciel) / Fondateur du média "De facto" / Député de l'Etat de la diaspora africaine (SOAD)

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Billet de blog 9 mars 2024

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Combattre l’idéologie islamophobe propagée par CNews ?

par Mehdi Thomas ALLAL et Thomas KOFFI ; avec la participation de : Ghaouti ALLAL, retraité ; Kossi ATSU, conseiller politique ; George PAU-LANGEVIN, adjointe à la Défenseure des droits (DDD) ; Aude-Carène MBOUMBA, fondatrice de Yitu Magazine ; Nadjib SELLALI, journaliste-reporter d’images ; Slimane TIRERA, fondateur du média « les 100 voix » (cf. https://les100voix.fr).

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Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La reconnaissance de la lutte contre l’islamophobie, entravée par les actes sectaires théologiques d’extrémistes musulmans, peine à rassembler l’adhésion et provoque la dislocation de la pensée intellectuelle française, acquise et engagée contre pourtant toutes formes d’ostracismes.

Cette défiance n’en est que plus exacerbée par l’émergence de la première chaîne idéologique française, issue de la métamorphose du média d’information continue « i-Télé » en chaîne partisane : « CNews ».

L'anéantissement de tous les courants d'expression socio-politiques et socio-culturels

La stratégie politique de CNews consiste à mettre en place un plan qui vise à anéantir tout pluralisme d’expressions socio-culturels et socio-politiques.

Alors que la richesse et l’éveil de l’esprit critique ne peuvent qu’être promus par des médias respectant encore, envers et contre tout, notre devise républicaine « liberté, égalité et fraternité », ces valeurs demeurent défendues et prônées par les partis politiques de gauche, les associations antiracistes, des think tanks, les syndicats ouvriers...

Malgré tout, lutter contre cette plaie sociétale incarnée par l’islamophobie ne fait pas l’unanimité, au même titre que les luttes authentiques et légitimes contre le racisme, l’antisémitisme, la haine anti-LGBTQIA+ et les violences sexistes et sexuelles.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes, les actes de violence antimusulmans se développent partout en France, tout autant que les actes antisémites et antichrétiens.

Cet état de fait tant à prouver que ce fléau s’accroît et discrimine, en priorité de manière grandissante et pernicieuse les musulman.ne.s, les juifs.ves, les chrétien.ne.s bien inséré.e.s en France, et pas uniquement les plus extrémistes ; contrairement à ce que vocifère à longueur de journée la propagande de CNews, qui ne cherche qu’à détruire notre cohésion sociale.

Soulignons ici qu’une infime faction de la police nationale, mais de plus en plus influente, contribue à cette déviance islamophobique et souhaite expressément l’effondrement de la société. Nous avons bien conscience toutes et tous que les policières et les policiers ne sont islamophobes.

N’oublions pas que les fonctions policières constituent un pilier fondamental des services publics de l’administration française, qui se doit d’être imprégnée des principes du respect d’égalité entre tous les français.e.s, quelle que soit leur origine.

Une théologie musulmane pacifiste et bienveillante

Il est primordial et fondamental de rappeler ici que la théologie religieuse originelle du Coran promeut, à l’instar de toute pensée monothéiste, des valeurs vectrices de pacifisme et de tolérance.

La religion musulmane n’échappe pas, à l’instar de toute autre religion, à l’emprise de ses franges les plus radicales et minoritaires. Devant la loi, le peuple et la justice, elles sont coupables, redevables et recevables par notre société, de leur mise en accusation auprès de leurs coreligionnaires.

Ne devrait-on pas considérer que l’Islam peut en tout point être considéré comme une religion compatible avec les acquis de l’Histoire française : l’héritage de la Renaissance, des Lumières, de la Révolution, de l’Abolition de l’esclavage et de la peine de mort, de la Constitution et du Droit des femmes, de l’Asile politique, des Étrangers, de la représentation et du respect des Minorités, du principe de Solidarité.

Aujourd’hui, il est temps de reconnaître que la pratique religieuse de l’Islam est compatible avec un Etat de droit et est pratiquée au quotidien de manière pacifique, dans la sphère privée, par un grand nombre de familles françaises entièrement respectueuses des valeurs républicaines.

La question, de nos jours, n’est pas de se questionner, ni de s’interroger sur l’origine ethnique de ces familles : le fait qu’elles soient en majorité issues de pays du Maghreb et de pays subsahariens ne devrait en aucun cas constituer un obstacle d’acceptation et de reconnaissance de la part de la société française, encore moins de subir toutes formes d’ostracismes.

Une liberté de conscience à préserver

Pourquoi de nos jours, est-il si difficile d’accepter et d’admettre en France, que les personnes ont foi en l’Islam, pratique en toute quiétude leur volonté de faire coïncider leur liberté de conscience, leur droit de pratiquer leur religion, dans le respect de l’Etat de droit, de la liberté d’autrui et de la sauvegarde de la dignité et de l’ordre public.

Comme dans tout lieu de culte, à l’instar des synagogues et des églises, les musulmans aspirent simplement à pouvoir prier en toute tranquillité, et ceci sans aucune instrumentalisation politique et récupération !

La volonté d’émancipation des peuples issus des anciennes colonies s’est vue anéantie par leurs dictateurs, mis en place par les pays occidentaux, en fonction de leurs intérêts géoéconomiques. 

De plus, le soutien à ces dictatures des pays occidentaux, contre les rebellions, les révoltes, les luttes de ces peuples pour le multipartisme, a causé des milliers de morts, notamment dans le monde arabe et subsaharien. À l’instar de l’affaire de Nicolas Sarkozy, dans le cadre du financement de sa campagne en 2012 par Kadhafi. Comment ne pas concéder que la culture musulmane fait partie intégrante de l’Histoire de l’humanité ?

Il est primordial que les Françaises et les Français reconnaissent que l’idéologie de la charia (la soumission d’un peuple à une doctrine politico-religieuse) n’est promue que par une minorité extrémiste et non reconnue par l’Oumma dans son intégralité. 

Comme toute religion, l’islamisme vise à protéger ses prochains, sans volonté de prosélytisme.

La haine de l'autre n'est pas l'apanage des extrémistes musulmans

L’antisémitisme, la misogynie, la négrophobie, l’homophobie… prodigués par les extrémistes musulmans ne sont pas leur seul apanage ; nous devons malheureusement admettre qu’elles sont désormais banalisées, acceptées et ancrées par une frange qui tend à devenir dominante dans la société française.

L’extension de ces tares puise son origine dans l’historiographie, la littérature, la presse, les caricatures de l’extrême-droite, et se développe via une stratégie politique assumée de conquête du pouvoir présidentiel

Les partis politiques s’inscrivant dans cette lignée fasciste ne peuvent pas se dédouaner de leur héritage politique. Ils ne sont pas légitimes à intégrer l’« arc républicain », car ils ne font preuve d’aucune volonté de contribuer à lutter contre les actes islamophobes !

Les véritables patriotes français sont à gauche ! Et doivent participer, contribuer au combat pour l’avènement d’une société plus égalitaire, en capacité d’accepter d’intégrer pleinement en son sein les français.e.s se reconnaissant de croyance musulmane.

Toujours revenir à l'article premier de la Constitution de la 5ème République

L’article 1er de la Constitution du 4 octobre 1958 ne déclare-t-il pas que « la France (…) respecte toute les croyances ». Le principe de laïcité ne doit-il pas être interprété (d’éminents juristes l’ont démontré : Guy Braibant, Bernard Stirn, Yann Aguila, David Kessler, Richard Descoings, Robert Badinter, Charles Taylor…), comme étant la résultante d’une reconnaissance de toutes et tous de la coexistence pacifiste des cultes et de leurs adeptes.

Aspirons toutes et tous que dans un proche avenir, les tensions au sein de la société française s’apaiseront et appartiendront au passé de l’idéologie colonialiste de notre pays ; que les violences intercommunautaires et interreligieuses s’estomperont, pour le bien commun : pour la survie du « vivre ensemble », qui, dans l’esprit collectif des Français.e.s, constitue le dernier et unique rempart contre l’extrême-droite.

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