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Billet de blog 4 juin 2015

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Goodbye Gandhi, Mélanie Talcott

Marie Fontaine, écrivain et chroniqueuse, a lu Goodbye Gandhi. Voici ce qu'elle en pense... Dans l'enfer du décor... "Dès le début, on comprend que l'on a affaire à un thriller atypique, à commencer par le cadre inhabituel dans lequel il se déroule, le territoire de Pondichéry, en Inde. On est bien loin de tous les clichés dont on abreuve copieusement les étrangers à ce pays. Ici, le lecteur est en prise directe avec sa réalité brute ; ça passe, entre autres, par une narration qui opte pour la crudité, sans pour autant renoncer à la poésie. Quelques préjugés à la vie dure sont vite balayés, pour laisser la place à une autre vision, sordide, corrompue... qui sent le vécu.

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Marie Fontaine, écrivain et chroniqueuse, a lu Goodbye Gandhi. Voici ce qu'elle en pense... Dans l'enfer du décor... "Dès le début, on comprend que l'on a affaire à un thriller atypique, à commencer par le cadre inhabituel dans lequel il se déroule, le territoire de Pondichéry, en Inde. On est bien loin de tous les clichés dont on abreuve copieusement les étrangers à ce pays. Ici, le lecteur est en prise directe avec sa réalité brute ; ça passe, entre autres, par une narration qui opte pour la crudité, sans pour autant renoncer à la poésie. Quelques préjugés à la vie dure sont vite balayés, pour laisser la place à une autre vision, sordide, corrompue... qui sent le vécu. On s'y croirait vraiment, on hume toute la gamme des odeurs de Pondichéry, celles de la vie aussi bien que celles de la mort, on voit ses couleurs, on touche les "matières" dont elle est faite... Les personnages sont formidablement bien incarnés, on a envie de les suivre, pour dénouer avec eux les fils du début de l'intrigue, vraiment prenant.

La suite, c'est un tsunami de mots qui déferle, indomptable et impitoyable, emportant tout sur son passage. Nos convictions douillettes d'occidentaux n'y résistent pas, bousculées sans ménagement. Car l'intrigue de Goodbye Gandhi, au demeurant fort originale, est surtout prétexte à s'immiscer au coeur des facettes qui composent l'humain, qu'elles soient les plus noires ou les plus lumineuses. On passe ainsi d'une profonde frustration engendrée par notre impuissance face au monde tel qu'il est à une bouleversante bouffée d'espoir finale, quand une fragile lumière se fait dans le regard de huit bambins laissés pour compte d'une société malade de ses castes, quand par la grâce de quelques glaces tendrement savourées, partagées (formidable scène !), chacun de ces petits redevient en un instant ce que tout enfant devrait être : innocent, insouciant...

On ressort de cette lecture envoûté, hanté par des vies et des visages hors du commun, on se voudrait rassuré par l'éloignement de ce vaste pays, on se voudrait, en tant qu'occidentaux, parfaitement étrangers à lui... Mais qu'on ne s'y trompe pas : avec un peu de courage et de lucidité, on s'y verra comme dans un miroir.

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