
Le 16 avril 2014 le boss de la camorra Antonio Lo Russo, qui figurait alors parmi les 100 criminels les plus recherchés d'Italie, a été capturé à Nice.
Il était déjà recherché depuis quatre ans, suite à une condamnation à 20 ans de prison pour trafic de drogue et organisation mafieuse.
Avec lui ont ete' arrete' son cousin Carlo Lo Russo et un troisième homme, dont l'identité n'a pas été révélée.
L'homme était le chef du clan de la Camorra connu sous le nom de "Capitoni di Miano", actif dans les régions napolitaines du Nord de Melito et Mugnano.
Le clan était au centre d'une guerre interne, suite à la décision du précédent chef de l'organisation, Salvatore Lo Russo père d'Antonio, de coopérer avec la justice.
C'est à partir de ce choix que s'est développée une lutte pour la succession à la gestion de l'organisation.
Estime' par son oncle Mario, le frère de Salvatore, comme incapable de succéder à son père après le choix de ce dernier de collaborer, Antonio a ordonne l'élimination des deux régents du clan soutenus par son oncle. Le 5 août 2011, Salvatore Scognamiglio et Salvatore Paolillo ont été tués à l'intérieur du guichet Betting 2000, a Naples.
Avant ce double homicide, il y en avait un autre, celui des criminels de Mugnano Massimo Frascogna et Lazzaro Ruggiero, tués sur ordre du boss Salvatore Lo Russo le 26 juillet 2007.
Après le repentir de ce dernier, par peur d'y être impliqué, de la Pologne où s'était réfugié Antonio téléphoné à ses hommes pour leur ordonner de déterrer les corps des ces deux victimes et de les dissoudre dans l'acide.
Il y a une autre histoire qui lie Antonio Lo Russo à la France, et en particulier au football français.
Le boss de la camorra a déclaré aux magistrats italiens que, avant d'etre arrete' lorsqu'il a appris que le Paris Saint Germain était intéressé par le joueur du Naples Ezequiel Lavezzi, il allait se mobiliter pour en empêcher la vente.
Ces faits ont été signalés à la Commission parlementaire anti-mafia par Enrica Parascandalo, magistrat de la DDA de Naples.
Ce dernier a déclaré que Lo Russo a ordonné à certains groupes de fans du club de foot du Napoli d'accrocher deux banderoles dans les deux courbes du stade S. Paolo, contre la vente de Lavezzi au PSG.
Le magistrat a souligné que le club Napoli Calcio n'était absolument pas au courant de ce qui se passait.
En échange, le "Pocho" s'est engagé à ne pas être vendu à aucun club de football italien, ce qui s'est effectivement passe'.
Le magistrat a ensuite déclaré que l'amitié entre Antonio Lo Russo et Lavezzi a commencé en 2009-2010, deux ans après l'arrivée du joueur à Naples, grâce à l'intercession d'un ami patron de restaurant.
Le lien aurait été confirmé par le footballeur dans le cadre d'une autre enquête ouverte par le parquet de Naples pour recel, dans la quelle il serait impliqué.
Après sa vente au PSG en 2012, Lavezzi aurait tenté d'emporter avec lui à Paris une statue du Parc Archéologique de Pompéi. Le joueur de foot a révélé que c'est un de ses fans de Posillipo qui lui a offert cette statue. Le "Pocho" a ensuite raconté d'avoir accueilli Lo Russo dans sa villa de Posillipo, lors de son séjour avec l'équipe du Napoli.
Les deux auraient bien joué à la PlayStation.
Selon le magistrat Lavezzi communiquait avec Lo Russo par le biais d'un téléphone portable "exclusif" au nom d'une tierce personne, afin d'éviter les interceptions.
Dans le cadre de l'enquête sur Lo Russo, la DDA de Naples a également acquis des photos montrant le boss à l'intérieur du périmètre du terrain de jeu du stade S.Paolo de Naples, à l'occasion de plusieurs matchs de foot du Championnat italienne.
Le magistrat a expliqué à la commission parlementaire que Lo Russo avait un laissez-passer de jardinier. La société où il était formellement employé a révélé que Lo Russo n'avait jamais réellement travaillé pour eux, mais qu'il s'agissait d'une faveur fait à un client. Tout cela s'est passé avant que Lo Russo soit en cavale. (cm)