Un gouvernement express, celui dirigé par Giorgia Meloni, composé de politiciens largement connus, dans le sens où ils connaissent les œuvres et les expériences des uns et des autres, ce qui laisse beaucoup de doutes sur l'avenir du pays qu'ils devront diriger.
Commençons par le président de la Chambre des députés Lorenzo Fontana, ministre de la Famille et du Handicap de juin 2018 à juillet 2019, en quota Lega dans le gouvernement jaune-vert (Lega Nord et M5S) dirigé par Giuseppe Conte. Ayant toujours eu des positions ultra-conservatrices, M. Fontana s'est prononcé contre l'avortement, les unions civiles, le mariage homosexuel, l'immigration et l'enseignement d'une éducation sexuelle pro-LGBT dans les écoles. Par le passé, il a déclaré que la Russie de Poutine "est la référence pour ceux qui croient en un modèle de société identitaire". Lorsqu'il était ministre de la Famille il a promu en 2019 a Verone le Congrès Mondial des Familles (WCF), une organisation américaine opposée à l'avortement et partisane d'un modèle familial traditionnel.
Lorsqu'il était député européen, entre 2009 et 2018, il a publié sur son compte Twitter une vidéo dans laquelle il manifestait sa sympathie pour le mouvement néonazi grec Alba Dorata, jugeant la contribution de ce mouvement "fondamentale" pour que l'Europe redevienne un "phare de la civilisation".
En occupant des postes institutionnels tels que celui du Président de la Chambre pour un homme politique qui a a manifesté des idées extrémistes et aussi du rejet dans le passé envers certaines sections de la société, suscite clairement une certaine gêne.
La crainte non dissimulée est que ce gouvernement veut supprimer les réalisations civilisationnelles des générations précédentes.
Nous nous référons en particulier à la loi sur l'avortement, qui même si en campagne électorale Giorgia Meloni a dit qu'elle ne voulait pas la toucher, en fait cela semble être l'objet de plusieurs projets de loi, trois pour être exact.
En fait, certains parlementaires de centre-droit ont déjà présenté trois projets de loi
visant à obtenir l'annulation indirecte de l'interruption de grossesse.
La première, déposée par le senateur FI Maurizio Gasparri, entend reconnaître la capacité juridique au fœtus (article 1 du code civil), ce qui rend l'interruption de grossesse illégale de facto. La seconde, également de Gasparri, veut établir le "jour de la vie à la naissance". La troisième, presente par le sénateur de la Ligue Massimiliano Romeo, est intitulé "Dispositions pour la protection de la famille et la vie à naître, pour la conciliation entre le travail et la famille, et délégation au gouvernement pour la régulation du facteur famille".
Nous avons l'intention de juger ce gouvernement sur des choses concrètes, sur des faits plutôt que sur des intentions, et ces trois projets de loi entrent dans la catégorie des faits. (cm)