Ce jeudi 4 décembre, Marianne publie une tribune se proposant de décrypter, à partir de l’exemple de l’universitaire suspendu Julien Théry, « l’angle mort profond qui travaille depuis des années les milieux universitaires, militants et culturels persuadés qu’il suffirait de se dire « progressiste » ou « antiraciste » pour être immunisé contre toute tentation antijuive, comme si l’antisémitisme était une propriété organique de la droite et un impossible métaphysique pour la gauche. »
Or, Marianne a choisi d’illustrer la tribune par une série de tweets du syndicat étudiant d’extrême-droite UNI dénonçant Julien Théry. L’auteur de la tribune, Emile Ackermann, nie sur Twitter / X être à l’origine de ce choix d’illustration.
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Ce syndicat est pourtant connu pour ses responsables se prenant en photo en faisant des saluts nazis ou pour avoir diffusé un jeu de cartes aux visuels antisémites. Le Monde décrivait ce jeu ainsi : « Sur le jeu, on voit des étudiants arborant des stéréotypes judaïques (kippas, longues barbes…). Sur l’une des cartes, il est précisé : « Dérobe les gains du joueur précédent et y ajoute 10 % », en référence à des stéréotypes antisémites. Sur une autre carte, il est écrit en gros : « Le tribunal de Nuremberg », devant lequel comparurent 21 dignitaires nazis en 1945. Samy Amokrane, le président de section de l’UNI Strasbourg, y apparaît sous le nom de « Samuel Amokranosvki » et porte une kippa. La légende : ‘Lorsque Samuel Amokranosvki est posé, les autres joueurs perdent 20 euros, leur bijou le plus précieux, et leurs factures augmentent de 300 %’. »
Depuis plusieurs années, l’appel à mieux en prendre en compte l’antisémitisme à gauche s’accompagne d’une caution silencieuse aux discours et pratiques antisémites dans le reste du champ politique : le cas de Gérald Darmanin, qui reste au gouvernement malgré des propos antisémites répétés, et que nous sommes si peu à dénoncer, en est un bon exemple.
Marianne aujourd’hui franchit un nouveau cap : le magazine récompense un groupe néo-nazi en le transformant en référence dans la lutte contre l’antisémitisme.