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Wagner, brésilien gay entré en centre de rétention le 22 décembre 2018, va être expulsé dans un pays où il a été agressé par sa famille, par ses voisins, et où les trafiquants de drogues de son ancien quartier ont mis sa tête à prix. Un Etat où l’arrivée au pouvoir de Bolsonaro, les dangers qu’il fait peser sur la communauté LGBT et le régime d’impunité qu’il installe, devrait conduire à protéger ses ressortissantes. Qui peut aujourd’hui croire que les autorités brésiliennes vont protéger Wagner ? Au lieu de cela, l’Etat français illustre une fois de plus sa violence et l’irresponsabilité de ses politiques. A ce titre, aucun doute que la plainte de Wagner déposée contre les policiers de CRA pour insultes homophobes et harcèlement ne sera d’aucun effet. Mise en danger des personnes vulnérabilisées et protection de celles qui usent de la force.
Wagner a été placé en rétention le 22 décembre à la suite d’une altercation orale avec une amie. Une tierce personne a appelé la police à laquelle il a déclaré avoir bu deux verres et tiré un latte sur un joint. Cela et le spray au poivre qu’il a toujours avec lui depuis ces agressions ont été retenus comme menace à l’ordre public sous stupéfiant avec consommation d’alcool et arme.
La demande d’asile qu’il a déposé sur conseil de l’association du CRA (il ne savait auparavant pas que l’orientation sexuelle constitue un motif de demande d’asile) a été rejetée le 11 janvier (à peine 2% des demandes d’asile déposée en CRA sont accordées). Il s’est plaint des moqueries des policiers pendant l’entretien, fait avec un traducteur portugais. Un recours a été déposé mais il n’est pas suspensif et n’évitera donc pas son expulsion forcée.
La 2nde audition par le juge des libertés et de la détention a abouti au maintient de son placement en rétention et de l’OQTF, assorti d’une interdiction de territoire français de 36 mois. Dans sa déclaration, il dit préférer rester en rétention que de retourner au Brésil où sa vie sera en danger.
Il a décidé de refuser le 1er vol, prévu pour demain 13 janvier.
Pour lui et pour les autres, il est urgent d’interpeller les pouvoir publics sur les situations vécues par les personnes LGBT et les personnes séropo au Brésil ; et d'alerter sur les violences et le déni de droits des personnes en CRA, notamment LGBT.
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