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Billet de blog 29 août 2023

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Fabien Roussel et ses confusions sur la laïcité

Fabien Roussel soutient la politique du gouvernement contre les élèves musulmanes en témoignant de confusions sur le cadre laïc, son histoire, son application.

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Lundi 28 août, le secrétaire national du PCF Fabien Roussel répond aux questions de Jean-Jacques Bourdin. Ce dernier l'interroge sur l'annonce du ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal, d'interdire les abayas dans les établissements scolaires.

La réponse de Fabien Roussel répond : « Je l'approuve plutôt parce que les chefs d'établissement avaient besoin de consignes claires même si ça concerne 150 établissements sur les 60 000 que nous avons dans notre pays. Depuis 2004, les signes religieux sont interdits dans les écoles, c'est une bonne chose et s'il y avait besoin de consignes claires, elles sont données. »

Les signes religieux sont interdits à l'école depuis Jules Ferry. La loi de 2004 a interdit le port de signes ostensibles aux élèves. Cette confusion n'est pas trop grave, mais elle témoigne d'une imprécision regrettable.

Jean-Jacques Bourdin demande alors si Fabien Roussel est d'accord avec le ministre quand il déclare : « La confession d'un élève ne doit pas pouvoir être devinée », vous êtes d'accord ? Le député PCF répond : « Bien sûr, quelle qu'elle soit la confession juive, chrétienne, musulmane ou toute autre. Ces débats ont eu lieu, il faut s'y tenir à celle loi de 2004, la préciser comme c'est le cas aujourd'hui avec les abayas. »

La loi de 2004 interdit le port de signes religieux par lequel unE élève manifeste ostensiblement son appartenance religieuse. Dès lors, si une tenue a besoin d'une précision institutionnelle, que Fabien Roussel trouve nécessaire ici, c'est bien que cette tenue ne manifeste pas « ostensiblement » l'appartenance religieuse.

De plus, Fabien Roussel n'explique pas comment les chefs d'établissement et la vie scolaire devront savoir si une robe longue a une valeur religieuse ou non. Toute l'expériene de terrain le montre : c'est par le faciès.

Enfin, Fabien Roussel affirme que la loi de 2004 s'applique à toutes les confessions. C'est faux, les petites croix sont autorisése (sans qu'aucun élément de la circulaire d'application ne permette de distinguer objectivement ce qu'est une « petite » croix).

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