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Billet de blog 3 mai 2025

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Blackout Ibérique et Résilience de Réseau Européen.

Le 28 avril 2025, une panne électrique sans précédent a paralysé l’Espagne et le Portugal, ct incident, a néanmoins démontré la robustesse du réseau électrique européen, qui a contenu la crise sans propagation majeure. Au cœur de cette stabilité, le nucléaire, avec sa fiabilité et sa capacité de production stable, a joué un rôle déterminant, comme le souligne la SFEN.

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Un réseau européen solide face à la crise

Le blackout ibérique, probablement causé par une chute brutale de la production électrique en Espagne (15 GW en quelques secondes), a révélé la force des interconnexions européennes. Alors que l’Espagne et le Portugal plongeaient dans le chaos, le réseau français n’a subi qu’une perturbation mineure au Pays basque, rétablie en quelques minutes. Plusieurs facteurs expliquent cette stabilité :

  • Interconnexions performantes : Géré par l’ENTSO-E, le réseau européen repose sur un maillage dense de lignes à haute tension, permettant de redistribuer l’électricité en cas de défaillance. La France a fourni jusqu’à 2 000 MW pour soutenir l’Espagne, démontrant la solidarité énergétique européenne.
  • Systèmes de protection avancés : Des mécanismes automatiques de délestage ont isolé la panne, empêchant un effet domino. Ces dispositifs, combinés à une surveillance en temps réel, ont limité l’impact à la péninsule ibérique.
  • Réactivité des gestionnaires : En France, RTE a mobilisé des réserves, notamment nucléaires et hydroélectriques, pour maintenir la fréquence du réseau (50 Hz) et éviter toute instabilité.

Le nucléaire, pilier de la stabilité

L’analyse de la SFEN met en avant le rôle crucial du nucléaire dans la résilience des réseaux, particulièrement en France, où il représente 67 % de la production électrique. Contrairement à l’Espagne, où une surproduction solaire (73 % de la demande au moment de la panne) a amplifié la vulnérabilité, le nucléaire offre des avantages uniques :

  • Stabilité et prévisibilité : Les centrales nucléaires produisent une électricité constante, insensible aux variations climatiques, contrairement aux énergies renouvelables intermittentes comme le solaire ou l’éolien. Cette stabilité a permis à la France de compenser rapidement les fluctuations du réseau ibérique.
  • Capacité pilotable : Les réacteurs nucléaires peuvent ajuster leur production pour répondre aux besoins du réseau, un atout essentiel pour maintenir l’équilibre entre offre et demande lors d’incidents majeurs.
  • Redémarrage autonome : En cas de blackout, certaines unités nucléaires françaises sont conçues pour redémarrer sans alimentation externe, facilitant la restauration du réseau. Cette capacité est un rempart contre les pannes systémiques.

En comparaison, l’Espagne, avec une part moindre de nucléaire (environ 20 % de son mix), s’est trouvée plus exposée aux variations soudaines de sa production renouvelable, soulignant les limites d’un système sans suffisamment de sources pilotables.

La France, un modèle de résilience

Selon la SFEN, un incident similaire en France aurait eu des conséquences bien moindres, grâce à son mix énergétique diversifié et à son réseau robuste. Le nucléaire, combiné à l’hydroélectricité et à des interconnexions avec l’Allemagne, la Belgique ou l’Italie, offre une sécurité inégalée. De plus, RTE effectue des simulations régulières pour anticiper des scénarios de crise, renforçant la capacité du pays à gérer des événements extrêmes.

Un appel à renforcer le nucléaire dans la transition énergétique

Le blackout ibérique met en lumière les défis de la transition énergétique, notamment la dépendance croissante aux renouvelables intermittents. Si le solaire et l’éolien sont essentiels pour décarboner l’électricité, ils doivent être complétés par des sources fiables comme le nucléaire pour garantir la stabilité du réseau. Cet incident appelle à des investissements dans les technologies bas-carbone pilotables et dans les interconnexions, afin de concilier décarbonation et sécurité énergétique.

Le réseau électrique européen a prouvé sa résilience lors du blackout du 28 avril 2025, grâce à des interconnexions efficaces, des protections automatiques et une coordination exemplaire. Le nucléaire, par sa stabilité et sa capacité à répondre aux crises, s’impose comme un pilier de cette robustesse, particulièrement en France. Alors que l’Europe accélère sa transition énergétique, cet épisode rappelle que le nucléaire doit rester au cœur des stratégies pour assurer un approvisionnement électrique fiable et décarboné.

Lien vers l'article de la SFEN : https://www.sfen.org/rgn/decryptage-blackout-en-espagne-que-se-serait-il-passe-en-france/

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Image générée à titre d'illustration

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