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Billet de blog 3 août 2025

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Déclaration Historique : 17 Pays Arabes Appellent au Désarmement du Hamas

Lors d’une conférence organisée à l’ONU, 17 pays, dont plusieurs nations arabes influentes comme l’Arabie saoudite, le Qatar, l’Égypte, les Émirats arabes unis et la Jordanie, ont signé une déclaration sans précédent, baptisée "Déclaration de New York" en appelant explicitement le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne et à se retirer de la gouvernance de la bande de Gaza.

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New York, juillet 2025 – Lors d’une conférence organisée à l’ONU, co-présidée par la France et l’Arabie saoudite, 17 pays, dont plusieurs nations arabes influentes comme l’Arabie saoudite, le Qatar, l’Égypte, les Émirats arabes unis et la Jordanie, ont signé une déclaration sans précédent, baptisée "Déclaration de New York". Ce texte marque un tournant dans la politique régionale du Moyen-Orient en appelant explicitement le Hamas à remettre ses armes à l’Autorité palestinienne et à se retirer de la gouvernance de la bande de Gaza.

Cette initiative, visant à relancer la solution à deux États, reflète une volonté de certains pays arabes de s’aligner sur une approche plus pragmatique et pacifique pour résoudre le conflit israélo-palestinien.

Cette déclaration intervient dans un contexte de tensions accrues après l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui avait provoqué une escalade de violences dans la région. Le texte condamne fermement cette attaque, qualifiée de "terroriste" par les signataires, et exige que le Hamas, qui contrôle Gaza depuis 2007, cède ses armes et son autorité à l’AP. Cette dernière est reconnue comme la seule entité légitime pour gérer les territoires palestiniens et assurer leur sécurité.

L’objectif central de cette déclaration est de poser les bases d’une solution à deux États, avec un État palestinien viable aux côtés d’Israël, conformément aux résolutions de l’ONU. Les pays signataires, soutenus par la France et d’autres partenaires internationaux, appellent également à la création d’une mission internationale temporaire de stabilisation à Gaza. Cette mission aurait pour mandat de protéger les civils, de faciliter le transfert des responsabilités sécuritaires à l’AP et de soutenir la reconstruction de la bande de Gaza, dévastée par des années de conflits.

Une prise de position audacieuse des pays arabes

Cette déclaration marque un changement significatif dans la posture de certains pays arabes vis-à-vis du Hamas. Historiquement, des États comme le Qatar et la Turquie ont fourni un soutien financier ou logistique au mouvement, tandis que l’Égypte a maintenu une position ambivalente, oscillant entre médiation et répression. L’appel au désarmement du Hamas, soutenu par des puissances régionales comme l’Arabie saoudite et les Émirats, semble refléter une volonté de contrer l’influence de l’Iran, principal bailleur de fonds et allié du Hamas. Cette initiative s’inscrit également dans une dynamique de normalisation des relations entre certains pays arabes et Israël, amorcée par les Accords d’Abraham en 2020.

Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Fayçal ben Farhane, a appelé les autres membres de l’ONU à rallier cette déclaration d’ici septembre 2025, soulignant que "la paix durable au Moyen-Orient passe par des institutions palestiniennes fortes et unifiées, débarrassées des factions armées illégales". Cette position, bien que symbolique, pourrait redéfinir les alliances régionales et ouvrir la voie à une organisation régionale intégrant Israël et les États arabes signataires.

Perspectives pour l’avenir

La "Déclaration de New York" représente une étape audacieuse vers une reconfiguration du paysage politique au Moyen-Orient. En condamnant le Hamas et en soutenant l’Autorité palestinienne, les pays arabes signataires envoient un signal clair : ils privilégient la stabilité et la diplomatie à l’escalade militaire. Toutefois, le succès de cette initiative dépendra de la capacité des parties prenantes à surmonter les obstacles pratiques et à mobiliser un soutien international plus large.

Alors que la communauté internationale observe avec attention, cette déclaration pourrait redéfinir les dynamiques du conflit israélo-palestinien. Elle pose également la question de savoir si les pays arabes, en s’éloignant du soutien aux factions armées comme le Hamas, parviendront à instaurer une paix durable dans la région. Pour l’heure, le chemin vers la mise en œuvre de cette vision ambitieuse reste semé d’embûches.

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