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Ce projet, issu de la Loi de programmation militaire 2024–2030, repose sur un investissement global de 600 millions d’euros, dont 200 millions ont été engagés dès 2024–2025.
ASGARD intègre 1 024 puces de dernière génération, une configuration qui multiplie de manière considérable la puissance de calcul disponible. Les caractéristiques exactes restent classifiées, mais cette machine se rapproche du seuil exaflopique, avec une capacité de calcul potentiellement supérieure à 10^18 opérations par seconde. Elle est totalement isolée du réseau internet et ne sera manipulée que par du personnel habilité « secret-défense » afin de garantir la souveraineté numérique et la confidentialité des données traitées
Ce supercalculateur conçu par Hewlett Packard Enterprise (en concert avec Orange) devrait être pleinement opérationnel d’ici la fin de l’année 2025, après une phase de montée en puissance progressive. Le choix du Fort du Mont-Valérien n’est pas fortuit : le site répond à des critères stricts en matière de fourniture électrique, de capacités de refroidissement et d’alimentation en eau, essentiels pour le fonctionnement d’une telle infrastructure de haute performance
En matière d’usage, ASGARD offrira des compétences inédites pour entraîner des modèles d’intelligence artificielle dits « de fondation », massifs et puissants, destinés à des applications critiques. Parmi elles figurent le traitement du signal radar ou acoustique pour des missions de renseignement, ainsi que le soutien au projet Pendragon, une unité robotique de combat dotée d’intelligence artificielle collective, susceptible de jouer un rôle actif sur le terrain.
ASGARD est également prévu pour soutenir les industriels de défense, notamment via l’analyse d’images satellitaires, le développement de la robotisation ou la guerre sous-marine, tout cela dans un cadre sécurisé sans risque d’espionnage
La gouvernance de cette infrastructure est assurée par l’Agence ministérielle pour l’intelligence artificielle de défense (AMIAD), avec le soutien du Commissariat au numérique de défense. L’AMIAD a pour mission de faire passer l’expérimentation à l’échelle opérationnelle grâce notamment au recrutement de plusieurs centaines de spécialistes d’ici 2026, mais aussi à travers une structuration claire entre recherche, innovation technologique et besoins militaires