Le démarrage de la controverse : Un antisionisme décomplexé
L'affaire entourant Julien Théry, professeur d'histoire médiévale à Lyon 2 et figure médiatique proche de la gauche radicale, a basculé du débat sur l'antisionisme à une mise en cause bien plus embarrassante pour ses soutiens. Ce n'est plus seulement une question de liberté d'expression académique, mais celle de la lucidité, voire de la complaisance, des personnalités politiques et militantes qui lui ont apporté une caution.
Le mur des soutiens : Une caution politique et syndicale
L'onde de choc a immédiatement mobilisé une partie significative de la gauche, notamment dans l'orbite de La France Insoumise et au sein de syndicats comme la CGT. Théry a bénéficié d'une tribune signée par de nombreux universitaires et militants, dénonçant un « maccarthysme » et une atteinte à la liberté académique. Ces soutiens ont bâti leur défense sur le présupposé d'une victimisation et d'une persécution politique contre un intellectuel engagé.
La question centrale qui se pose aujourd'hui est la suivante : ces personnalités politiques et médiatiques savaient-elles, ou auraient-elles dû savoir, qui était réellement Julien Théry et ce qu'il diffusait ?
La tribune de soutien avec la liste des signataires est en accès libre sur Médiapart : https://www.mediapart.fr/journal/fil-dactualites/031225/accuse-d-antisemitisme-un-enseignant-de-l-universite-lyon-2-suspendu
Les révélations explosives : Ces messages que personne n'a vus (ou a choisi d'ignorer)
Dans les jours qui suivent d'autres messages sur les réseaux sociaux ont mis au jour une face plus sombre des publications de Julien Théry, il ne s'agit plus seulement de l'antisionisme controversé, mais de la diffusion de caricatures antisémites et d'un partage de contenus émanant de personnalités déjà condamnées par la justice française pour antisémitisme et parfois trouble (comme l'historien ayant partagé les propos de figures controversées de l'extrême droite antisémite et négationniste).
L'hypothèse de la complaisance
Ces messages n'étaient pas cachés. Ils provenaient de ses propres réseaux sociaux. Les personnalités politiques, les universitaires, et les responsables syndicaux qui se sont portés garants de son intégrité ont-ils procédé à une vérification minimale de son historique public ? Le sentiment qui prévaut est que, dans la précipitation du soutien militant, la « cause » a primé sur la « diligence ».
L'aveuglement sélectif de la gauche radicale sur les dérives antisémites, souvent dissimulées derrière l'étendard de l'antisionisme, a trouvé avec Julien Théry une illustration flagrante. Le soutien apporté apparaît, rétrospectivement, non pas comme un soutien à la liberté académique, mais comme une caution involontaire ou délibérée à des positions qui franchissent la ligne rouge de l'antisémitisme le plus crasse.
L'affaire laisse la gauche dans une position délicate, obligée de choisir entre la désolidarisation tardive ou l'acceptation de l'ambiguïté de ses alliés.