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Billet de blog 8 septembre 2025

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Après la chute du gouvernement Bayrou, une gauche en quête d’unité… sans LFI

La chute du gouvernement de François Bayrou a ouvert une nouvelle séquence politique incertaine. Les formations de gauche s’activent pour proposer une alternative crédible. Plusieurs partis, socialistes, écologistes, communistes, radicaux et Place publique se disent prêts à coopérer pour bâtir un gouvernement minoritaire. Mais cette union se dessine avec une limite claire : l’exclusion de LFI.

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Une coalition de circonstance

Le Parti socialiste est à la manœuvre. Ses responsables plaident pour la constitution d’un gouvernement de gauche minoritaire, capable de rassembler autour de lui un arc allant des écologistes aux communistes, en passant par Place publique et les radicaux.

L’objectif n’est pas tant de constituer une majorité stable, impossible dans l’état actuel de l’Assemblée, que de dégager une plateforme de coopération : gouverner avec ces forces, tout en s’assurant du soutien tacite de députés centristes via un pacte de non-censure. Cette formule permettrait d’éviter le recours systématique au 49.3 et d’installer un gouvernement de transition face au vide politique laissé par Bayrou.

Raphaël Glucksmann (Place publique) défend aussi cette voie, évoquant la nécessité d’éviter « le chaos » d’une nouvelle dissolution immédiate. Dans les rangs écologistes et communistes, certains élus se disent prêts à participer à ce dispositif, conscients que la gauche joue ici une carte de crédibilité gouvernementale.

Pourquoi LFI est tenue à l’écart

Cette stratégie s’accompagne d’une mise à distance assumée de La France Insoumise. Les socialistes, mais aussi leurs partenaires potentiels, jugent que l’attitude des insoumis rend impossible toute participation commune à l’exercice du pouvoir.

Deux raisons principales sont avancées :

  • Le radicalisme de LFI : ses dirigeants exigent non seulement le départ de François Bayrou, mais également la démission d’Emmanuel Macron, ce qui apparaît irréaliste et incompatible avec une démarche de responsabilité institutionnelle.
  • La recherche de stabilité : les autres partis de gauche estiment qu’un gouvernement associant LFI risquerait d’être perçu comme un facteur d’instabilité, rendant tout compromis impossible.

Dans cette logique, LFI est invitée à soutenir les initiatives de la gauche parlementaire… mais sans prendre part directement au futur gouvernement.

Une gauche entre pragmatisme et tensions

Cette tentative de coopération illustre la volonté d’une partie de la gauche de dépasser ses divisions pour peser dans la crise politique. Mais elle révèle aussi la profondeur des fractures idéologiques : là où les socialistes et leurs alliés cherchent à incarner une alternative républicaine et de compromis, les insoumis persistent dans une stratégie de rupture.

Si un gouvernement minoritaire de gauche venait à voir le jour, il marquerait un tournant : celui d’une expérimentation inédite de cohabitation négociée, reposant moins sur les chiffres que sur la capacité des forces politiques à éviter la censure. Une voie fragile, mais qui pourrait offrir une issue à l’impasse

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