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Billet de blog 10 août 2025

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Le rapport Dinah : une enquête inédite sur les violences sexuelles du 7 octobre 2023

Publié en juillet 2025, A Quest for Justice: October 7 and Beyond est l’aboutissement de huit mois de travail du Dinah Project, un collectif d’experts. Son objectif : documenter de manière impartiale les violences sexuelles commises lors des attaques par le Hamas et à d’autres groupes armés, fournir une base juridique solide pour de futures poursuites.

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© https://thedinahproject.org/

En juillet 2025, après huit mois d’enquête minutieuse, le Dinah Project, un collectif basé à Jérusalem composé de juristes, médecins, enquêteurs et psychologues, publie A Quest for Justice: October 7 and Beyond. Le document, de plus de 150 pages, dresse un tableau glaçant des violences sexuelles perpétrées lors des attaques du 7 octobre 2023, attribuées au Hamas et à d’autres groupes armés.

Plus qu’une simple compilation de faits, il se veut un instrument juridique et historique, destiné à rompre le silence et à contrer le déni.

Les scènes documentées


À Re’im, sur le site du festival de musique Nova, le rapport décrit un champ de tentes et de véhicules devenu un théâtre de massacres. Des survivants racontent avoir vu des femmes et des hommes traînés hors de leur abri, dénudés de force, agressés sexuellement devant d’autres otages, parfois même après avoir été tués. Des vidéos saisies sur les assaillants montrent des corps nus, mutilés, abandonnés au milieu de la poussière et des débris.

Sur l’axe routier 232, des témoins réfugiés dans les fossés ou derrière des véhicules renversés entendaient des cris, des insultes, et parfois des rires, alors que des attaques sexuelles étaient commises à l’abri des regards directs. Les enquêteurs ont pu authentifier certaines séquences filmées sur des téléphones portables, où des assaillants se filmaient en se vantant de leurs actes.

À la base militaire de Nahal Oz, des soldates capturées ont été victimes d’agressions sexuelles alors qu’elles étaient prisonnières. Deux d’entre elles, aujourd’hui libérées, ont décrit des violences répétées, accompagnées de coups et d’humiliations. Les corps de certaines militaires retrouvées sur place portaient des blessures génitales et des traces de mutilations.

Dans les kibboutzim Nir Oz et Kfar Aza, la violence a pris un caractère à la fois intime et public. Des familles entières ont été retrouvées mortes dans leur maison, certaines victimes présentant des signes de viol ou de sévices sexuels post-mortem. Les secours décrivent des scènes de chaos : vêtements arrachés, meubles renversés, sang mêlé à des débris de verre, et, parfois, des messages insultants écrits sur les murs par les assaillants. Dans certains cas, les corps avaient été disposés de manière à humilier la victime même après sa mort.

Des preuves croisées

Chaque fait rapporté s’appuie sur un faisceau d’indices : témoignages de survivants ou de secouristes, constatations de médecins légistes, analyses d’experts en criminalistique numérique. Les enquêteurs ont récupéré et authentifié des vidéos issues de caméras de corps, de GoPro fixées sur des assaillants, et de téléphones saisis. Les métadonnées ont permis de confirmer les lieux et les horaires, renforçant la crédibilité des récits.

Les conclusions du rapport


Le Dinah Project affirme que ces violences sexuelles ne sont pas des incidents isolés mais le résultat d’un schéma planifié, visant à terroriser et à déshumaniser. Elles constituent, selon les standards du droit international, des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, et, dans certains cas, relèvent d’un dessein génocidaire.


Les auteurs appellent à inscrire le Hamas sur la liste des entités utilisant la violence sexuelle comme arme de guerre et demandent l’ouverture de poursuites devant la Cour pénale internationale.

Ils espèrent aussi que leur méthodologie devienne une référence pour enquêter sur les violences sexuelles dans d’autres conflits.

Lien vers le projet : https://thedinahproject.org/

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