Directeur d'un Institut de Recherche, je reçois du CNRS une note m'informant que, "conformément à la demande du Président de la République et du Premier Ministre", sera observée lundi à onze heures une minute de silence "pour ceux qui ont combattu pour la France". "Pour ceux qui ont combattu pour la France" ? Pour ma part, si je me recueillais un moment dans la nuit, ici à Berkeley, je le ferais en pensant, comme souvent, à tous ceux qui ont été piégés dans cette épouvantable boucherie, Français, Allemands, Russes, Anglais, Américains, Africains, et les autres. "À tous ceux qui sont morts, hommes et femmes", comme disait Lazare Ponticelli. Je le ferais au côté de mes amis allemands, avec qui je travaille à Berkeley, en ce moment, sur les mathématiques, cette merveille universelle, cette dentelle de la civilisation, antidote de toutes les conneries nationalistes. Je le ferais en pensant aux quelques rares européens qui ont eu le courage et la lucidité de s'y opposer. En pensant à Rosa Luxemburg par exemple, et à Jean Jaurès. Et pour mes deux grands-pères, partis fleur au fusil, revenus parce qu'ils avaient "simplement eu d'la veine et puis voilà", et qui cinquante ans après ne pouvaient encore pas parler de cette horreur. Si par malheur ils survivaient C'était pour partir à la guerre C'était pour finir à la guerre Aux ordres de quelque sabreur Qui exigeait du bout des lèvres Qu'ils aillent ouvrir au champ d'horreur Leurs vingt ans qui n'avaient pu naître Et ils mouraient à pleine peur Tout miséreux oui notre bon Maître Couverts de prètres oui notre Monsieur Demandez-vous belle jeunesse Le temps de l'ombre d'un souvenir Le temps de souffle d'un soupir Pourquoi ont-ils tué Jaurès ? Jacques Brel.
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Les élections nationales ont mis à l’épreuve la stratégie d’autonomie des écologistes vis-à-vis de la « vieille gauche ». Quel dispositif pour la bifurcation écologique, comment convaincre l'électorat : un débat entre David Cormand, Maxime Combes et Claire Lejeune.
Dix-neuf collaborateurs en cinq ans, des accusations de harcèlement et des dépenses personnelles facturées à l’Assemblée : le mandat de la députée du sud de Marseille, candidate à sa réélection, n’a pas été sans accrocs. Notre partenaire Marsactu a mené l’enquête.
par
Jean-Marie Leforestier et Violette Artaud (Marsactu)
Dans les années 2010, le mouvement afroféministe, destiné aux femmes noires, a connu en France un certain engouement. Il a même réussi à imposer certaines notions dans les débats militants, mais il peine à se constituer comme un courant à part entière.
Redoutant une assemblée générale plus problématique que prévu, la direction du groupe a fait pression sur l’actionnariat salarié pour qu’il revienne sur son refus de changement de statuts, afin de faire front commun pour imposer la présidence de Jacques Aschenbroich. Au mépris de toutes les règles de gouvernance et avec l’appui, comme chez Engie, de la CFDT.
Depuis plusieurs décennies, les industries agro-alimentaires devenues des multinationales qui se placent au-dessus des lois de chaque gouvernement, n’ont eu de cesse pour vendre leurs produits de lancer des campagnes de communication aux mensonges décomplexés au plus grand mépris de la santé et du bien-être de leurs consommateurs.
« Un autre monde est possible, et il est déjà en germe. » Afin de continuer le combat contre les multinationales de l’agrochimie « qui empoisonnent nos terres et nos corps », un ensemble d'activistes et d'associations appellent à une dixième marche contre Monsanto le samedi 21 mai 2022, « déterminé·es à promouvoir un autre modèle agricole et alimentaire, écologique, respectueux du vivant et juste socialement pour les paysan·nes et l'ensemble de la population ».
Pourquoi ce hiatus entre la prise de conscience (trop lente mais réelle tout de même) de la nécessité d’une transformation écologique du modèle productif et consumériste et la perte de vitesse de l’écologie politique façon EELV ?
La fabrication de nos objets « high tech » nécessite de plus en plus de ressources minières rares, qu'il faudra extraire avec de moins en moins d'énergie disponible, comme nous l'a rappelé le précédent entretien avec Matthieu Auzanneau. Aujourd'hui, c'est Philippe Bihouix, un expert des questions minières, qui répond aux questions d'Audrey Boehly.