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Billet de blog 30 avril 2022

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SLAM DE FIN

Elle se décidait à en finir, à partir, mais voulait laisser quelque chose. Quelque chose d’elle, mais quoi ? -Une tortue ? -Non, vraiment non ! Mais quoi ? Les séances s’enroulaient autour de cette quête, quelque chose d’elle. -Un slam !

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SLAM DE FIN..

Quelque chose d’elle, mais quoi ?

Un slam !

« Un slam un écrit sans drame

Un slam 

Juste une écriture de mots

Pour un divan de maux

Les années se sont épanchées

Aux larmes de colères

Aux ovaires en état de guerre

Un slam

En silence tout armé

Équilibré de mots en paroles 

Pour un divan décodeur 

Mais il y avait un bon conducteur

Il connaissait toutes les routes

Les abysses des baleines

Les déserts a perdre haleine

Les silences d’enfances

Les aveux courageux

Son permis d’inconscient

Était récent

Moi j’avais traversé les blessures en toutes langues imaginaires

La belle à faire 

J’étais folie nocturne

J’étais abolie du diurne

Je hurlais à la mort comme une femme perdue de vie

Des rituels a pâlir les ritournelles

Du franc à l’euro

Ça ma coûté les mots

Pour arrêter de courber le dos

Un slam j’ai bien entendu

J’ai commencé puis la réalité a débarqué

J’étais a l’arrêt

Pas de bus pas de train

Comme si mes mots ne voulaient pas écrire la fin

Mes mots ou mes mains 

Comme si le dialogue devait perdurer entre vous et moi

Vous le savant des jours terribles

Ou plus rien n’est audible

Parfois je perdais mon et mes rituels

Je ne veux plus parler d’elle

La mère amère

La mère a sec

Le père fuyard

Le père sans enfant connu

J’étais je suis à ces horizons perdus

On peut pas faire dialyse de nos tristesses sans se mettre a nue

Au début j’étais assise

En ruine en ruelle de Venise

Vos yeux vos yeux du mal à les rencontrer

Miroir de ma folie une femme en colère

En guerre saignant de mes chairs

Vous avez établi une deux trois séances

Les acteurs étaient souvent près de ma naissance

J’ai tout dit écrit décrit

Votre présence jamais dédite

Les saisons ont passé

Ma déraison s’est apaisée

Mes angoisses ailleurs ont été butiner

Le divan les larmes l’argent

C’est mon paiement

Dur dur ce qu’a entendu le vent

Je pourrais m’arrêter de faire des rimes

Car déjà vous me connaissez 

On m’envoyait chez vous comme a Lourdes

Parfois moi aussi j’espérais un miracle

Mais voilà une nouvelle débâcle

Vous me souhaitez bonne route

Pensant que j’ai assimilé le code de la route

Ben non 

Plus mon projet fait voix

Plus mes angoisses font foi

Comme pour ce slam qui brûle toute mon âme

Même si je suis hâtée hâtive de créer

Musicien slam naissent à tout va 

Et merde coincée dans ma voiture

Je hurle à la torture

Je touche a l’intouchable

Mon désir enfin réel de faire de la scène

Du plaisir pour moi

Balancer en musique mes balises poétiques

Jeter mes rimes aux bavards

Épatés égarés

La violence de la route

Me met a nouveau en déroute

Je fais le pas de coté

Je refuse le fantasme de danser

Je sais que je dois franchir l’océan maternel

Je coule je ne sais toujours pas nager

J’ai commencé et repris cet écrit

Qui pourrait épuiser toutes les lunes sans nuits

Vous êtes paisible

Vous êtes si présent

Ma confiance est toute prête a entendre pas une recette pas une solution

Juste une passation comme en Afrique ou les animaux près d’un cours d’eau

Partagent leur sentiment de paix

Transmettre aux plus fragiles comment vivre loin des parents

Loin des humains loin des blessures conflictuelles

...

Je pourrais vous remercier

Avec milles versets

Milles et un quatrains

Donner votre adresse

A toutes les détresses

D’hommes et de femmes qui traversent mon pas de porte

Mon empathie les porte

Puis je leurs dis « rue des Pins »

Allez décortiquer votre chagrin

Je connais un écouteur des peurs

Un apôtre des désarticulés de la circulation humaine 

Voilà des jours des jours que mon encre vacille

Que la mort distille des forces obscures

Couleur torture

J’ai monté un répertoire, la SACEM attend mon humble auditoire

Que Dale, la panique a trouvé je ne sais quelle autre nouvelle technique

Dites moi de vous a moi on y arrivera 

Certes je suis la patiente d’impatience

Partir est compliqué, c’est finir de vous rencontrer

Je tombe alors en perdition

...

De faire du slam visionnaire

De la poésie révolutionnaire

J’ai ouvert la boite Lexomil

Avec ces barrettes sécables

Je pète un câble

Y a des jours où je me dis

Je commence à l’envers

Pourquoi vouloir faire carrière

Être seule face a son destin

Être seule face a sa fin

C’est du lourd c’est byzantin

Chaque répétition le plaisir est grand

Y allez est déstructurant car les kilomètres

Deviennent les maîtres

Le souffle m’arrête

La panique me transperce l’abandon de faire conjuguer le verbe apparaître

Quelques vers quelques proses

Ré ouvrent mes cicatrices

Au parloir des pleureuses j’aurais la maîtrise du chœur

Partir mourir mourir sans partir

Faire a l’inconscient une lobotomie

Qu’ il m oublie 

Je veux juste laisser une trace une voix

Par si par la

Le slam c’est ma came

Mon orgue de folie ma joie d’oubli

Mon slam n’est pas comme je voudrais

J’ai peur qu’il vous déçoive

Comme ma liberté de courte durée m’a déçue m’a foutu un goût d’absinthe

Une toux une quinte

...

J’y joins tous mes vœux

Ma et mes pathologies sont trop fortes trop nombreuses

Cela ne me rend pas radieuse

L’hippopotame est la 

Je le regarde

Il est mon garde

Pas assez fort

Comment trouvez une raison a toutes ces déraisons

Bricoler, bidouiller, décoller, rigoler, apaiser je ne sais pas 

...

J’ai postulé pour avoir un équilibre de ma dernière ligne

De vie heureuse comme ils disent les autres gens »

MB

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