SLAM DE FIN..
Quelque chose d’elle, mais quoi ?
Un slam !
« Un slam un écrit sans drame
Un slam
Juste une écriture de mots
Pour un divan de maux
Les années se sont épanchées
Aux larmes de colères
Aux ovaires en état de guerre
Un slam
En silence tout armé
Équilibré de mots en paroles
Pour un divan décodeur
Mais il y avait un bon conducteur
Il connaissait toutes les routes
Les abysses des baleines
Les déserts a perdre haleine
Les silences d’enfances
Les aveux courageux
Son permis d’inconscient
Était récent
Moi j’avais traversé les blessures en toutes langues imaginaires
La belle à faire
J’étais folie nocturne
J’étais abolie du diurne
Je hurlais à la mort comme une femme perdue de vie
Des rituels a pâlir les ritournelles
Du franc à l’euro
Ça ma coûté les mots
Pour arrêter de courber le dos
Un slam j’ai bien entendu
J’ai commencé puis la réalité a débarqué
J’étais a l’arrêt
Pas de bus pas de train
Comme si mes mots ne voulaient pas écrire la fin
Mes mots ou mes mains
Comme si le dialogue devait perdurer entre vous et moi
Vous le savant des jours terribles
Ou plus rien n’est audible
Parfois je perdais mon et mes rituels
Je ne veux plus parler d’elle
La mère amère
La mère a sec
Le père fuyard
Le père sans enfant connu
J’étais je suis à ces horizons perdus
On peut pas faire dialyse de nos tristesses sans se mettre a nue
Au début j’étais assise
En ruine en ruelle de Venise
Vos yeux vos yeux du mal à les rencontrer
Miroir de ma folie une femme en colère
En guerre saignant de mes chairs
Vous avez établi une deux trois séances
Les acteurs étaient souvent près de ma naissance
J’ai tout dit écrit décrit
Votre présence jamais dédite
Les saisons ont passé
Ma déraison s’est apaisée
Mes angoisses ailleurs ont été butiner
Le divan les larmes l’argent
C’est mon paiement
Dur dur ce qu’a entendu le vent
Je pourrais m’arrêter de faire des rimes
Car déjà vous me connaissez
On m’envoyait chez vous comme a Lourdes
Parfois moi aussi j’espérais un miracle
Mais voilà une nouvelle débâcle
Vous me souhaitez bonne route
Pensant que j’ai assimilé le code de la route
Ben non
Plus mon projet fait voix
Plus mes angoisses font foi
Comme pour ce slam qui brûle toute mon âme
Même si je suis hâtée hâtive de créer
Musicien slam naissent à tout va
Et merde coincée dans ma voiture
Je hurle à la torture
Je touche a l’intouchable
Mon désir enfin réel de faire de la scène
Du plaisir pour moi
Balancer en musique mes balises poétiques
Jeter mes rimes aux bavards
Épatés égarés
La violence de la route
Me met a nouveau en déroute
Je fais le pas de coté
Je refuse le fantasme de danser
Je sais que je dois franchir l’océan maternel
Je coule je ne sais toujours pas nager
J’ai commencé et repris cet écrit
Qui pourrait épuiser toutes les lunes sans nuits
Vous êtes paisible
Vous êtes si présent
Ma confiance est toute prête a entendre pas une recette pas une solution
Juste une passation comme en Afrique ou les animaux près d’un cours d’eau
Partagent leur sentiment de paix
Transmettre aux plus fragiles comment vivre loin des parents
Loin des humains loin des blessures conflictuelles
...
Je pourrais vous remercier
Avec milles versets
Milles et un quatrains
Donner votre adresse
A toutes les détresses
D’hommes et de femmes qui traversent mon pas de porte
Mon empathie les porte
Puis je leurs dis « rue des Pins »
Allez décortiquer votre chagrin
Je connais un écouteur des peurs
Un apôtre des désarticulés de la circulation humaine
Voilà des jours des jours que mon encre vacille
Que la mort distille des forces obscures
Couleur torture
J’ai monté un répertoire, la SACEM attend mon humble auditoire
Que Dale, la panique a trouvé je ne sais quelle autre nouvelle technique
Dites moi de vous a moi on y arrivera
Certes je suis la patiente d’impatience
Partir est compliqué, c’est finir de vous rencontrer
Je tombe alors en perdition
...
De faire du slam visionnaire
De la poésie révolutionnaire
J’ai ouvert la boite Lexomil
Avec ces barrettes sécables
Je pète un câble
Y a des jours où je me dis
Je commence à l’envers
Pourquoi vouloir faire carrière
Être seule face a son destin
Être seule face a sa fin
C’est du lourd c’est byzantin
Chaque répétition le plaisir est grand
Y allez est déstructurant car les kilomètres
Deviennent les maîtres
Le souffle m’arrête
La panique me transperce l’abandon de faire conjuguer le verbe apparaître
Quelques vers quelques proses
Ré ouvrent mes cicatrices
Au parloir des pleureuses j’aurais la maîtrise du chœur
Partir mourir mourir sans partir
Faire a l’inconscient une lobotomie
Qu’ il m oublie
Je veux juste laisser une trace une voix
Par si par la
Le slam c’est ma came
Mon orgue de folie ma joie d’oubli
Mon slam n’est pas comme je voudrais
J’ai peur qu’il vous déçoive
Comme ma liberté de courte durée m’a déçue m’a foutu un goût d’absinthe
Une toux une quinte
...
J’y joins tous mes vœux
Ma et mes pathologies sont trop fortes trop nombreuses
Cela ne me rend pas radieuse
L’hippopotame est la
Je le regarde
Il est mon garde
Pas assez fort
Comment trouvez une raison a toutes ces déraisons
Bricoler, bidouiller, décoller, rigoler, apaiser je ne sais pas
...
J’ai postulé pour avoir un équilibre de ma dernière ligne
De vie heureuse comme ils disent les autres gens »
MB