Michel DELARCHE (avatar)

Michel DELARCHE

retraité de l'ingénierie informatique et aéronautique et de l'enseignement dit supérieur (anglais de spécialité), écrivain et esprit curieux

Abonné·e de Mediapart

2027 Billets

0 Édition

Billet de blog 1 mars 2014

Michel DELARCHE (avatar)

Michel DELARCHE

retraité de l'ingénierie informatique et aéronautique et de l'enseignement dit supérieur (anglais de spécialité), écrivain et esprit curieux

Abonné·e de Mediapart

La Russie n'est pas notre ennemie, mais Poutine n'est pas notre ami

Michel DELARCHE (avatar)

Michel DELARCHE

retraité de l'ingénierie informatique et aéronautique et de l'enseignement dit supérieur (anglais de spécialité), écrivain et esprit curieux

Abonné·e de Mediapart

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.

La mobilisation russotrope qui se développe en Ukraine orientale suscite sur Médiapart beaucoup de commentaires inutilement polémiques voire hystériquement atlantistes ou au contraire anti-atlantistes:

Il me semble utile de rappeler deux évidences:

- pour l'instant, il ne s'agit de part et d'autre que de prendre des poses et de jauger le rapport de force tout en se gardant bien de passer à une phase de confrontation militaire directe, et c'est très bien comme ça, car,

- une guerre opposant un membre associé de l'OTAN à la Russie est tout simplement impensable.

Poutine a par ailleurs de nombreuses raisons de faire monter la pression sur l'Ukraine:

1°) la manière dont le compromis négocié la semaine dernière de concert avec les représentants européens et prévoyant une gestion maîtrisée dans le temps de la transition (élections anticipées à l'automne) a été foulé aux pieds par les nationalistes ukrainiens lui donne l'impression de s'être fait mettre profond (pour user du registre de langage que lui-même ne répugne pas à employer en public).

2°) les entreprises et banques russes ont des engagements et des intérêts importants en Ukraine (Gazprom a opportunément rappelé que l'Ukraine a une dette sur le gaz de plus d'un milliard) et les Russes ne veulent pas devenir les dindons de la farce dans un scénario de renflouement de l'Ukraine mis en scène par les Occidentaux via le FMI (qu'ils contrôlent intégralement)

3°) sa propre droite ultra-nationaliste le met sous pression (voir par exemple les déclarations de V. Jirinovski publiées hier sur le site de новая газета - Novaia Gazeta). Bien que cette extrême-droite pèse peu dans la société civile, elle ne manque pas d'influence parmi les membres du complexe militaro-sécuritaire qui constitue le principal pilier du système Poutine.

4°) l'ambition de Poutine est de se poser en héritier de l'Empire des tsars (bien plus que de l'URSS) avec tout ce que cela représente ; son image personnelle et à terme son système de pouvoir autocratique, kleptocratique et réactionnaire seraient gravement déstabilisés si jamais l'Ukraine venait finalement à se débarrasser de ses propres politiciens corrompus et devenait une démocratie stable et respectueuse de ses minorités et donc un modèle d'évolution pour la Russie (il ne lui resterait plus comme régimes-frères que les sinistres Loukachenko et Nazarbaiev, ses homologues en répression et en prévarication).

Ce blog est personnel, la rédaction n’est pas à l’origine de ses contenus.