Aujourd'hui la Garde Nationale Bolivarienne a démantelé les dernières installations (tentes, barricades...) des protestataires anti-chavistes qui subsistaient dans un quartier résidentiel de Caracas. Selon La Jornada (je fais souvent référence à ce journal mexicain car la Presse vénézuélienne est soit sommairement "officialiste" soit, bien plus souvent, sommairement anti-chaviste) 243 étudiants protestataires ont été arrêtés et sont accusés de diverses dégradations (essentiellement des incendies de divers éléments d'infrastructure de transport par des cocktails Molotov), avec la promesse que leurs droits seront respectés.
Cette composante la plus extrémiste du mouvement de protestation s'est isolée d'elle-même au fil des mois, du fait de mots d'ordre maximalistes (démission immédiate de Maduro) qui n'avaient qu'un écho limité dans la société (mais très populaires chez les groupies siliconées de Léopoldo Lopez.)
Après les plusieurs dizaines de morts des derniers mois, il faut souhaiter 3 choses:
- que le retour à une relative tranquilité civile incite le gouvernement chaviste à lutter fermement contre la corruption et l'insécurité, car il y va de sa survie politique à moyen terme;
- que les opposants dont il pourra être prouvé qu'ils se sont rendus personnellement coupables de violence soient jugés avec équité et que les condamnations éventuelles comportent des missions d'intérêt général plutôt que des peines de prison (appelons cela la "jurisprudence Berlusconi") ;
- que l'idée un temps avancée par Maduro d'une conférence nationale incluant l'opposition soit reprise en vue de faire émerger un consensus minimal sur les prochaines échéances politiques, d'une part, et qu'un programme de réforme économique (incluant la lutte contre l'inflation et le change parallèle) soit mis sur pied, d'autre part.