La recette classique du néolibéralisme, de Pinochet à Milei en passant par Thatcher et Macron est toujours la même:
une politique anti-redistributive au profit des multinationales et de la spéculation financière + une répression féroce de la protestation sociale
Milei se gargarise d'avoir réduit l'inflation (après l'avoir brutalement augmentée en dévaluant dès le début de mandat) et il se flatte de réduire le rôle de l'Etat au profit du secteur privé en déréglementant à tout va et en coupant dans les budgets sociaux, tout en se gardant bien de s'attaquer réellement à la caste politico-administrative dont il a besoin pour mener à bien sa politique, comme le montrent les récents scandales du sénateur Kueider transfuge du péronisme au miléisme pris la main dans le sac à dollars, et les révélations sur la vaste fortune immobilière inexpliquée de l'épouse de Christian Ritondo, un des notables du macrisme allié à Milei, fortune hébergée dans des sociétés offshore ayant leurs sièges dans les habituels paradis fiscaux anglo-étatsuniens (Delaware, Iles Vierges britanniques etc.).
Mais ses coupes budgétaires dans les universités, la recherche scientifique, les travaux publics et le secteur de la santé sacrifient l'avenir du pays au seul bénéfice d'afficher un superavit fiscal factice qui met nos propres néolibéraux en extase alors que Milei enfonce le pays dans une récession durable en détruisant massivement l'emploi productif dans l'industrie et la construction.
Un exemple parmi les plus récents de ce saccage est la décision de liquider l'INTA (équivalent de l'INRA français) reconnu internationalement comme un pôle d'excellence en matière de recherche agronomique et vétérinaire: les champs expérimentaux permettant, moyennant des dizaines d'années de travaux, de développer de nouvelles variétés agricoles ont été mis en vente, sacrifiant par décret un irremplaçable patrimoine agronomique national.
L'autre volet de la manoeuvre consiste à vendre le siège de l'INTA qui se situe dans la zone la plus chic du quartier de Palermo. Avec comme ministre des Finances un Caputo, appartenant à une famille de promoteurs immobiliers et de spéculateurs financiers, plus un autre Caputo chargé de piloter l'usine à trolls de la Casa Rosada, la spéculation immobilière n'est jamais bien loin.