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retraité de l'ingénierie informatique et aéronautique et de l'enseignement dit supérieur (anglais de spécialité), écrivain et esprit curieux

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Billet de blog 11 mars 2014

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À propos de l' "indépendance" de la Crimée

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Le gouvernement criméen n'a évidemment aucune légitimité pour décréter son "indépendance"; tout au plus pourrait-il affirmer sa loyauté au président démocratiquement élu si celui-ci avait encore l'ombre d'une légitimité, et on serait alors dans le cas de figure assez classique d'une disjonction entre pouvoir légal et pouvoir de fait, mais Poutine soi-même a expliqué l'autre jour que Yanoukovitch n'avait plus d'avenir politique; et si Poutine le dit...

De l'autre côté, le gouvernement ukrainien s'étant mis en place au mépris des engagements pris entre toutes les parties (Yanoukovitch, opposition et "troika" européenne) sa propre légitimité démocratique reste fort précaire tant que de nouvelles élections n'auront pas eu lieu (et comme souvent dans une démarche bonapartiste, on parle à Kiev uniquement d'organiser des présidentielles, mais surtout pas de nouvelles législatives, alors que renouveler le Parlement serait pourtant le meilleur moyen de reconstruire une vie politique démocratique à l'échelle de tout le pays.)

Cela dit, poser le problème en termes institutionnels n'a pas grand sens: la Crimée n'est qu'une carte parmi d'autres dans la main de Poutine qui peut décider de la jouer à tout moment dans l'inévitable marchandage qui finira par s'engager.

Et pas besoin d'être un "expert" télévisuel en géopolitique pour vous donner un avant-goût de la discussion, ce sera quelque chose du genre:

"Bon d'accord, je ramène mes troupes dans leurs casernes et je fais semblant de te rendre la Crimée que de toute façon je continuerai de contrôler à travers mes joyeuses bandes de militaires en retraite munis de la double nationalité, mais tu n'oublies pas de payer ta facture de gaz et tu mets la pédale douce sur l'adoption de ces fichues réglementations européennes qui risquent de pourrir la vie de mes chers oligarques."

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