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Michel DELARCHE

retraité de l'ingénierie informatique et aéronautique et de l'enseignement dit supérieur (anglais de spécialité), écrivain et esprit curieux

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Billet de blog 11 novembre 2024

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Du rififi à Rosario

Rosario est la capitale argentine du trafic de drogue et des règlements de compte qui vont avec.

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Il y a 2 jours, deux figures locales de "barrabravas" ont été assassinées.

Les "barrabravas" sont des groupes de supporters "ultra" et violents dont les revenus proviennent de divers trafics (vente de drogues, revente de billets d'entrée au stade, racket des vendeurs de boissons etc.)

La guerre des gangs narcos qui opposent le clan Cantero (connu comme "Los Monos") à ses rivaux a déjà fait de nombreux morts (plus de 400 victimes en 2023: par comparaison, les Marseillais sont de petits joueurs, pour une agglomération de taille similaire) mais depuis quelques mois les affrontements avaient cessés, le gouvernement y voyant un effet de son tour de vis sécuritaire y compris dans les prisons pour empêcher les narcos condamnés de continuer à piloter leurs troupes depuis leurs cellules. Certains connaisseurs de ces milieux y voient plutôt l'effet d'un accord passé entre les autorités et les trafiquants pour laisser les trafics se dérouler en échange d'un arrêt des guerres de territoires entre bandes.

Andrés "Pillin" ("garnement") Bracamonte chef de la "barra" de Rosario Central et son numéro deux Daniel "Rana" ("grenouille") Attardo  ont été abattus à la sortie du stade par plusieurs tirs à bout portant d'un tueur ayant passé le bras par la fenêtre ouverte de leur camionnette alors qu'ils venaient de répartir de l'argent entre leurs fidèles.

Bracamonte avait beaucoup d'ennemis et il est donc difficile de savoir à qui attribuer son élimination: les divers gangs narcos avec qui il était en affaires ou en confrontation (afin de leur imposer de passer par lui pour distribuer leur marchandise dans le stade), ou bien des "barrabravas" du club rival de Newell's, voire un règlement de compte interne à son gang (des rumeurs commencent à  circuler à propos d'une "taupe" infiltrée...) 

Pourtant, Bracamonte prenait beaucoup de précaution en évitant de circuler en ville, y compris en ayant changé de visage via plusieurs opérations de chirurgie esthétique, mais le maintien de son statut de chef des "barrabravas" du club exigeait sa présence au stade les jours de match à domicile et c'est ce qui l'a perdu: après avoir échappé à une vingtaine (!) de tentatives d'assassinat il a fini par recevoir une dose létale de plomb (5 balles d'après l'autopsie, et autant pour Attardo).

Ce double assassinat laisse présager une prochaine  reprise des règlements de compte entre les différentes bandes mafieuses de Rosario.

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