Toto Caputo parle d'or

Caputo parle d'or lorsqu'il dit:

"Economía es una de las pocas profesiones donde uno puede errarle, errarle, errarle y seguir hablando con casi la misma autoridad. Si sos abogado y perdes todos los juicios, no te contrata más nadie; si sos médico, operas mal y no te contratan más. Aca dicen cualquier cosa y arrancan de cero con la misma autoridad".

(traduction: l'économie est une des peu nombreuses professions où l'on peut se tromper, se tromper, se tromper et continuer de parler avec quasiment autant d'autorité. Si tu es avocat et que tu perds tous tes procès, plus personne ne fait appel à toi; idem si tu es médecin et que tu travailles mal. Ici, ils disent n'importe quoi et repartent à zéro avec autant d'autorité".)

Le problème pour "Toto" Caputo est que sa phrase s'applique très exactement à son patron Milei qui adore pontifier devant des parterres patronaux et à lui-même...

Malgré la violente récession, ces deux chiens de garde des banques et des multinationales continuent de traiter l'inflation uniquement comme un problème de déséquilibre fiscal, mais l'inflation argentine restera aux alentours de 5% par mois à horizon prévisible. Quant au soutien attendu du FMI, la porte-parole de cette institution a dit hier, dans l'inimitable langue de bois technocratique qui fait son charme: "Il n'y a pas de chronogramme spécifique". Traduit en langue vulgaire cela donne: "Pas un sou de plus pour l'Argentine."

Les excellents humoristes de Pagina/12 résument bien l'incrédulité populaire concernant la baisse de l'inflation:

(traduction: - Milei dit que nous n'aurons plus d'inflation pour le reste de notre vie.
- Quoi ? On va mourir avant la fin du mois ?)

Entre deux virées à l'étranger pour cajoler les milliardaires étatsuniens trumpistes (Elon Musk & Co) et les autres tenants de l'extrême-droite (Vox en Espagne, Bolsonaro au Brésil...) Milei a voulu célébrer le 9 juillet (jour de la fête nationale argentine) par un mini-défilé militaire sur l'Avenue Libertador en paradant à bord d'un blindé en compagnie de sa vice-présidente catho-fasciste Villaruel. Voir circuler des militaires dans les rues de Buenos Aires ne rappelle pas vraiment de bons souvenirs aux Argentins d'un certain âge...

Pendant ce temps, la ministre de la Sécurité Intérieure Patricia Bullrich commande fébrilement des armes pour sa police et sa gendarmerie.

Pour préparer la répression contre le peuple, les gouvernements auto-proclamés "libéraux" trouvent toujours de l'argent dans les caisses qu'ils prétendent vides...