En Argentine, c'est bientôt la rentrée d'automne (avec de futures négociations salariales qui s'annoncent chaudes à partir de début mars) et après quelques semaines d'hystérie estivale, les Argentins semblent avoir pris quelques bonnes résolutions:
- la récente dévaluation du peso a permis de donner un ballon d'oxygène à l'industrie de production locale (et aussi aux gros exportateurs agro-alimentaires qui du coup ont repris les exportations, ce qui permet à travers les taxes à l'exportation de faire entrer de l'argent dans les caisses de l'Etat)
- un nouvel indice des prix a été mis en place (sur une base nationale) et présenté hier par le ministre de l'économie Axel Kicillof ; le nouvel indice affiche 3,7% d'augmentation sur le seul mois de janvier, ce qui est beaucoup plus réaliste que les pseudo-statistiques follement manipulées par Moreno et consorts pendant ces 5 dernières années
- la chasse hystérique aux dollars alimentée par la classe moyenne avide de vacances à Miami en janvier a commencé à se calmer: du coup le dollar "blue" (vendu au noir) a un peu baissé (de même que le dollar officiel qui est redescendu un peu en-dessous de 8 pesos)
Cela n'empêche pas The Economist d'en rajouter, avec toute l'arrogance économiciste qui caractérise ce magazine, sur le déclin de l'Argentine à partir de statistiques de PIB par tête qui se veulent irréfutables mais qui en réalité ne veulent pas dire grand chose: il y a un siècle, l'Argentine avait certes un des PIB par tête parmi les plus élevés du monde mais elle ne comptait que 5 millions d'habitants, alors qu'elle en compte aujourd'hui plus de 40 millions (dans le même temps la population des principaux pays européens n'a augmenté que d'environ 50%.)
Et si l'on veut bien comparer la part du Royaume-Uni dans l'économie mondiale en 1914 (15% de la production manufacturière mondiale déjà en net recul par rapport aux 35% de 1860 !) avec celle d'aujourd'hui, il n'y a pas photo: c'est de très loin les rosbifs qui ont décliné le plus en poids relatif... Sink Britannia !