Un peu plus de deux semaines avant les élections argentines de mi-mandat, L'Empire du Nord s'est lancé au secours du soldat Milei car, depuis la chute de Bolsonaro, il représente la pointe avancée du néo-fascisme trumpo-libertarien en Amérique Latine.
Le secrétaire au Trésor Scott Bessent a monté avec son vieux complice Caputo une opération consistant à mettre en place un accord "swap" facilité d'échange de monnaies) d'un montant de 20 milliards de dollars et le Trésor américain a commencé à injecter quelques dizaines de millions sur le marché argentin des changes pour éviter un dérapage du taux de change juste avant l'élection.
La manoeuvre se réalise avec la complicité du FMI dont la Directrice Georgiéva a suggéré aux USA a utiliser pour cela les Droites de Tirage Spéciaux (DTS en français, DEG en espagnol et SDR en anglais) étatsuniens auprès du FMI.
Le but de cette approche est de permettre à l'administration Trump d'éviter d'avoir à demander l'autorisation du Congrès. De même, côté argentin, un simple accord swap ne nécessite pas de passer par le Congrès.
L'idée de Caputo et du FMI est que cet argent serve à garantir le prochain remboursement des échéances de la dette argentine programmées en décembre et janvier et ainsi sauver la mise des financiers créditeurs (des dirigeants de fonds-vautours dont la plupart sont comme par hasard de vieux amis de Bessent.)
Au départ, les USA voulaient qu'en échange de ce soutien, l'Argentine sorte de son accord swap avec la Chine (dont le montant est de 18 milliards de dollars) mais les faibles ressources disponibles par ailleurs les ont obligés à y renoncer (au moins temporaires).
Ce sont donc maintenant les USA qui gèrent de facto la trésorerie du gouvernement argentin. Ils n'ont pas renoncé à imposer une dévaluation après les élections et hier le Wall Street Journal s'inquiétait d'un soutien perçu comme au moins partiellement à fonds perdus.
La probabilité que cette opération ne suffise pas à permettre à Milei de gagner les élections reste néanmoins élevée vu le marasme économique actuel et les multiples scandales révélés depuis le début de cette année.
En cas de nette défaite de Milei, les fonds étatsuniens investis en Argentine retireront immédiatement leurs billes comme ils l'avaient fait lors de la lourde défaite de Macri aux primaires de 2019.