Contrairement à ce que laissent entendre certains commentaires, la partie n'est pas terminée:
- le brigand Axionov (exprimant forcément le point de vue de son maître) parle d'un délai "d'au maximum un an" pour l'intégration de la Crimée à la Russie, ce qui laisse encore du temps pour de nouvelles négociations,
- la montée aux extrêmes (assassinats croisés à Kharkov et Donietsk de manifestants pro-Moscou par des militants de l'extrême-droite ukrainienne et de manifestants pro-Kiev par des miliciens russophones) favorise la polarisation et augmente les risques de sécession, mais l'isolement international de Poutine va limiter sa liberté d'action en Ukraine,
- la courageuse (et nombreuse) manifestation pro-ukrainienne cet après-midi à Moscou est un signe que le bourrage de crâne nationaliste se heurte à quelque résistance dans les couches sociales éduquées (celles dont Poutine aura besoin pour développer la Russie).
Pour empêcher le scénario poutinien de continuer à se dérouler sans anicroche, il serait nécessaire:
1°) d'agir très rapidement et très énergiquement contre les intérêts économiques et financiers de la Russie en Europe et en Amérique (mais ne comptez pas trop sur les Occidentaux pour s'y coller autrement que de façon homéopathique et symbolique).
2°) de faire pression sur l'Ukraine pour maîtriser les dérives russophobes impulsées par la petite clique d'extrême-droite originaire de Lviv dont le poids excessif dans le nouveau gouvernement de Kiev favorise la propagande poutinienne (mais là encore, les occidentaux ne semblent pas en prendre le chemin)
Il me semble que le meilleur moyen de maintenir l'unité de l'Ukraine serait d'organiser (y compris en Crimée !) dans les meilleurs délais de nouvelles élections parlementaires sous contrôle de l'OSCE permettant ainsi au paysage politique de se recomposer et de réduire les groupes extrémistes à leur poids réel (quelques pour cent des voix) et de relégitimer le Parlement.