Mon indice Estancia me permet d'évaluer l'inflation argentine de manière réaliste à partir du prix d'un repas-type pour deux personnes dans un restaurant de Buenos Aires.
L'évaluation de mi-novembre 2024 était à 52000 pesos.
Un an plus tard, l'indice s'établit à 67500 pesos soit une augmentation de 29,8% proche de l'indice officiel des prix (un peu plus de 30% prévus sur les 12 mois correspondants.)
Il est intéressant de calculer l'impact de cette inflation sur le pouvoir d'achat des touristes européens qui se rendent en Argentine.
Pour cela, il convient de recalculer l'indice en euro, au taux du marché de la rue (euro « blue »). À mi-novembre 2024, l'euro valait environ 1200 pesos alors qu'un an plus tard il s'échange à environ 1590 pesos (le résultat électoral favorable à Milei a effacé le pic spéculatif à près de 1800 pesos observé courant octobre.)
En convertissant les indices correspondants en euros, on peut estimer la variation de pouvoir d'achat des touristes européens:
Indice de novembre 2024 en euros: 52000 / 1200 = 43,33 euros.
Indice de novembre 2025 en euros: 67500 / 1580 = 42,72 euros.
Le pouvoir d'achat des touristes étrangers s'est donc stabilisé d'une année sur l'autre, mais aucune récupération de la perte de pouvoir d'achat observée sur 2023-2024 n'a eu lieu et l'Argentine reste une destination relativement chère par rapport au reste de l'Amérique Latine, le Brésil en particulier.
Il faut également rappeler au lecteur français habitué à une inflation annuelle oscillant entre 1% et 5% qu'un taux d'inflation annuel de 30% est usuel en Argentine, et que l'inflation miléiste actuelle n'est pas différente des inflations kirchnériste et macriste d'autrefois.