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retraité de l'ingénierie informatique et aéronautique et de l'enseignement dit supérieur (anglais de spécialité), écrivain et esprit curieux

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Billet de blog 17 août 2016

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Argentine: la 85ème victime de l'attentat contre l'AMIA enfin identifiée

C'est un premier progrès significatif après vingt-deux ans (oui, 22 ans) de manipulation et d'instrumentalisation de l'enquête à des fins politiques.

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 La semaine dernière, la nouvelle équipe de juges et procureurs qui a remplacé il y a quelques mois le feu procureur Nisman (selon toute probabilité Nisman s'est suicidé en janvier 2015 après avoir monté un dossier d'accusation sans aucune pertinence juridique contre l'alors présidente Fernandez et l'ancien ministre des affaires étrangères Timerman) a annoncé qu'une victime restée non identifiée avait enfin pu l'être grâce à des analyses génétiques comparatives.

Il s'agissait d'Augusto Jesus, fils d'une des autres victimes.

 L'enquête initiale avait été bloquée par Menem et Anzorreguy (alors chef des services secrets, la SIDE), puis sabotée et déviée par la Police Fédérale et les juges de l'époque (une vidéo très probablement tournée par la SIDE montrait le juge Galeano remettant 400 000 dollars à l'auteur d'un faux témoignage mettant en cause le commissaire Ribelli de la Bonaerense dans un montage orchestré par Palacios et autres commissaires fédéraux). Suite à ce scandale (et on peut noter que le juge Bonadio aujourd'hui principal accusateur de Cristina Fernandez dans l'affaire Nisman faisait à l'époque partie de la bande d'incapables et de corrompus qui entouraient Galeano), Ribelli fut libéré (après avoir passé deux ans en prison), Galeano condamné, puis Nisman nommé procureur spécial par Nestor Kirchner.

 Au début de son mandat, dix ans après les faits, Nisman avait d'abord entrepris de travailler sur les indices disponibles concernant les réseaux syro-libanais de la piste locale, avant de se laisser manipuler par Stiuso (le directeur de la SIDE) puis finalement corrompre par les dirigeants des fonds-vautours liés à la droite républicaine américaine et à la droite israélienne pour monter une accusation de haute trahison contre Fernandez et Timerman.

 Pendant les dix ans où il fut chargé du dossier, Nisman n'ordonna pas la moindre expertise génétique, ce qui donne la mesure de sa paresse et de son incompétence.

 Il reste à espérer que malgré le temps passé, la nouvelle équipe qui a déjà fait plus de progrès concret en trois mois que Nisman en dix ans concernant l'identification de la 85ème victime, puisse repartir sur des bases saines, à savoir repartir des données sur les suspects locaux et leurs connexions avec les Iraniens, d'une part, et d'autre part enquêter enfin sur d'éventuelles complicités des flics extrémistes de droite à tendance néo-nazie, hérités du péronisme et de la dictature, qui contrôlaient alors les services de sécurité et d'intelligence de la police fédérale.

Je recommande sur ce dernier point la lecture de l'ouvrage de Miriam Lewin et Horacio Lutzky "IOSI El Espia arrepentido" un récit hallucinant paru l'an dernier fait par José Lopez, un agent de la police fédérale infiltré dans les organisations juives à la fin des années 80.
(Cette sombre histoire avait déjà été évoquée par l'hebdomadaire Noticias en 2012).

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