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retraité de l'ingénierie informatique et aéronautique et de l'enseignement dit supérieur (anglais de spécialité), écrivain et esprit curieux

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Billet de blog 17 septembre 2024

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Perseverare diabolicum

Contrairement à la France, l'Argentine a un projet de budget pour 2025, mais il n'est pas plus crédible que le discours économique de Macron et Le Maire

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Milei a présenté son projet de budget 2025 devant le Congrès des Députés dimanche soir.

Il a réaffirmé sa priorité d'une inflation zéro et de dégager un superavit fiscal pour assurer le remboursement de la dette, mais ses projections macro-économiques sont tout aussi irréalistes que les prévisions de croissance et de réduction de déficit de Bruno Le Maire.

Le projet de budget prévoit de nouvelles coupes dans le budget de l'éducation et de la recherche, des augmentations d'impôts pour les classes moyennes et une coupe de 60 milliards de dollars dans les budgets des provinces (devant les hauts cris des gouverneurs, quelques ministres ont expliqué de manière confuse que Milei s'était mal exprimé et qu'il s'agissait en fait de 20 milliards d'économie, mais cela n'a rassuré personne).

Surtout, la projection d'inflation future est calée sur un niveau de l'ordre de 1,2 à 1,5% par mois, soit 18% en cumul annuel, ce que les marchés financiers, pourtant pleins d'admiration pour le libertarianisme sauvage de Milei, ne croient pas une seconde, comme le montre ces courbes publiées par Carlos Pagni dans son éditorial de La Nación d'aujourd'hui:

Illustration 1

La consolidation du niveau des réserves exigée par le FMI n'est pas atteinte; après un gonflement artificiel lié au non-paiement de certaines dettes courantes (règlement différé des factures d'importation) le montant net est tombé bien en dessous de l'objectif du FMI, du fait des efforts faits pour contenir la flambée du dollar (car les libertariens qui se gargarisent de vouloir la liberté absolue du Marché se gardent bien d'appliquer ce qu'ils prêchent):

Illustration 2

Le gouvernement prétend y parvenir l'an prochain en doublant les revenus issus des taxes sur les exportations, mais avec les cours du soja au plus bas, une telle augmentation impliquerait un quasi-doublement des taxes sur le soja et le maïs, à rebours des promesses faites encore récemment au secteur agricole.

Le seul point positif pour le gouvernement n'est pas économique (la production et la consommation continuent de se contracter et de nombreuses PME sont obligées de licencier ou de cesser complètement leur activité) mais politique: l'état de déliquescence intellectuelle et morale de l'opposition péroniste lui assure encore quelques mois de tranquillité de ce côté-là.

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