Non, je ne l'ai pas lu, je me suis contenté des extraits cités par Le Monde ou par Didier Porte (dans sa chronique du lundi matin), et l'ouvrage m'a paru être un excellent candidat pour le Goncourt.
Jugé à l'aune de ses prédécesseurs ou de ses concurrents, le texte de Mme T m'a semblé parfaitement digne de l'attention du jury puisque, d'après ce que je m'en suis laissé réciter par Didier Porte, il est à la fois aussi platement nombriliste que du Emmanuel Carrère, aussi naisement autobiographique que du Christine Angot, aussi mal écrit que du Jonathan Littell, aussi complaisamment nostalgique que du Daniel Pennac et aussi pesamment répétitif que du Marguerite Duras.
Autre vertu essentielle du produit: une grande peur récurrente du jury Goncourt est que la marque vienne à se déprécier si jamais le lauréat ne s'écoulait pas trop bien; or l'objet se vend comme des petits pains, ils seraient donc certains de ne pas se tromper de cheval ce coup-ci.
Bref il présente toutes les qualités requises pour faire un excellent Goncourt.
Chiche !