Il n'y a pas qu'en France que l'adoption du projet de budget 2026 est plus que compliquée.
Hier, à la chambre argentine des députés, Milei a subi ce que l'on appelle un "autogol" (un but contre son camp). Pourtant, il avait manoeuvré pour acheter le ralliement de certains députés des autres groupes de Droite (PRO et UCR) afin de s'assurer la première minorité à la Chambre et ainsi de contrôler la fixation de l'ordre du jour des séances.
Voulant à toute force supprimer à nouveau des financements à l'université et aux handicapés dont le Congrès lui avait imposé antérieurement le rétablissement, Milei avait construit un mini-paquet budgétaire dit "chapitre XI" qui regroupait ces suppressions avec d'autres coupes budgétaires comme les subventions à la fourniture de gaz dans les zones froides ou la suppression de l'ajustement des allocations familiales sur l'inflation.
Mais les gouverneurs dont il croyait avoir acheté la complaisance (à coups de subventions chichement dosées) se sont cabrés et tous les coups de tronçonneuse listés dans ce chapitre XI ont été rejetés en bloc.
Là où il s'agit vraiment d'un "autogol" c'est que le gouvernement avait imposé un vote chapitre par chapitre, au lieu d'un vote article par article, afin de forcer sa précaire majorité à avaliser les mesures les plus contestées en les noyant dans ce paquet fatidique.
Milei a clairement surestimé le rapport de force que représentent les 40% de voix obtenus aux élections de mi-mandat et fait maintenant courir le bruit qu'il pourrait mettre son veto... à son propre budget !
Dans l'obstination aveugle, il est encore plus fort que notre pauvre Lecornu.
Un problème n'arrivant jamais seul, l'opposition péroniste a réalisé hier à la Place de Mai une grosse mobilisation contre le projet miléiste de réforme de la législation du travail et au vu des réticences des moins allants de ses alliés, Milei a renoncé à son plan initial de faire passer son projet en force entre Noël et Nouvel An et a reporté le débat au mois de février, après les vacances d'été (NB: on est dans l'hémisphère sud et les saisons sont inversées.)
Comme entre temps la situation économique a peu de chance de s'améliorer et que les faillites de PME industrielles se multiplient, il n'est pas sûr que ce projet de dérèglementation du travail soit approuvé sans de profonds changements.