Dès le début de son mandat, Milei, dont les tendances paranoïaques sont bien connues, s'est méfié de Villaruel dont les liens avec les milieux militaires et la proximité politique avec Macri alimentaient ses soupçons.
Il vient d'expliquer que sa vice-présidente ne jouait aucun rôle dans ses prises de décisions politiques et que sa fonction n'était que protocolaire.
La brutalité de Milei a d'autant plus surpris que de délicates négociations sont en cours avec le FMI et que tout signe d'instabilité institutionnelle est de nature à compliquer les choses.
Hier, le ministre de la défense Luis Petri a viré le chef de l'Armée de l'Air Fernando Mengo au prétexte qu'il utilisait chaque fin de semaine un avion de l'armée (y compris parfois l'avion présidentiel) pour rendre visite à sa maitresse basée à Entre Rios.
Les connaisseurs expliquent que c'est une pratique courante, une sorte de droit acquis des brigadiers généraux, et que si c'était la seule raison de ce limogeage il faudrait virer dans la foulée tout l'état-major de l'armée de l'air...
Petri a aussi évoqué une enquête administrative en cours sur des faits graves de harcèlement et de violences sexuelles envers des subordonnées, mais pour l'instant aucune plainte n'a été déposée.
Les allées et venues hebdomadaires de Mengo étaient bien connues (sa copine avait même été surnommée "la Première Dame" au sein de l'armée de l'air, et lui-même s'était gagné le sobriquet de "Alberto Fernandez" pour ses multiples liaisons et son usage privé de l'avion présidentiel !)
Au ministère, certains évoquent d'autres motifs plus politiques à ce fracassant limogeage, qui serait à replacer dans le contexte des tensions entre Villaruel et Milei (d'autres militaires jugés trop proches de Villaruel ont déjà été démis de leurs fonctions).
Autre possibilité évoquée: des désaccords au sein de l'état-major concernant le contrat d'achat de F-16 d'occasion au Danemark, car une violente discussion entre Fernando Mengo et le chef d'état-major conjoint Xavier Isaac a eu lieu peu de temps auparavant.
Plutôt que d'une divergence hautement stratégique, il pourrait s'agir d'une dispute entre haut gradés concernant la répartition des à-côtés financiers qui sont d'usage dans ce genre de contrat d'armement.