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retraité de l'ingénierie informatique et aéronautique et de l'enseignement dit supérieur (anglais de spécialité), écrivain et esprit curieux

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Billet de blog 23 mai 2024

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Milei ou la politique du chaos

Milei est à l'image de l'époque: narcissique, réactionnaire, irrationnaliste et chaotique.

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Les dernières frasques de Milei (échange d'injures avec le gouvernement espagnol, publication d'un livre accusé de mensonge sur sa biographie et de plagiat, meeting-concert de lancement de l'ouvrage financé par une entreprise non-identifiée) sont caractéristiques de l'extrême-droite néo-libérale.

Comme Bolsonaro, comme Trump et comme leur ancêtre commun Berlusconi, son histrionisme ne sert qu'à habiller une totale absence de scrupules et à créer un rideau de fumée médiatique derrière lequel corruption et saccage économique et social font bon ménage.

L'Argentine s'enfonce actuellement dans une récession brutale (5% de chute du PIB sur le premier trimestre, 40% de chute du secteur de la construction, 18% de chute de la production industrielle). La politique de coupes budgétaires tous azimuts a enclenché un cercle vicieux menant le pays de la récession à la dépression: les rentrées fiscales qui diminuent rendent chaque jour plus illusoire le retour à l'équilibre fiscal qui est, avec le niveau d'inflation, le seul objectif de court-moyen terme de Milei et Caputo.

L'inflation d'avril est descendue à 9,8% dans la Capitale et à 8,8% à l'échelon du pays ce qui a provoqué des cris de victoire du gouvernement, mais ces niveaux d'inflation correspondent en fait au niveau moyen d'inflation mensuelle observé sous le gouvernement précédent: on en est à 65% d'inflation depuis l'arrivée de Milei au pouvoir et comme les salaires ne suivent pas, le pouvoir d'achat salarié a chuté de 17%.

Pour essayer de ne pas provoquer une remontée de l'inflation en mai-juin, le gouvernement a reporté les hausses prévues des prix du gaz, de l'eau et de l'électricité, mais les exploitants de ces réseaux ne tiendront pas longtemps à ce rythme.

Milei veut dérouler le tapis rouge aux multinationales étatsuniennes, et ce tapis rouge s'appelle RIGI (Régime d'Incitation aux Grands Investissements) consistant à accorder un régime fiscal ultra-favorable aux investissements étrangers, sans que les investisseurs supposés en soient présentement émus, préoccupés qu'ils sont par l'instabilité économique et sociale persistante du pays.

Le projet de loi dite "Omnibus" rétréci en  "loi Bases" se heurte à l'absence de majorité au Sénat car l'opposition supposée Milei-compatible y maintient ses revendications d'une renégociation article par article et émettent de nombreuses réserves, en particulier sur le RIGI qui, couplé avec l'ouverture sans restriction aux importations, signifierait l'euthanasie de l'industrie nationale.

Sur le plan strictement financier, un signal qui ne trompe pas est que l'écart entre dollar officiel et dollar parallèle est reparti brutalement à la hausse depuis quelques jours: lorsque j'ai quitté Buenos Aires il y a moins de quatre semaines, l'euro parallèle fluctuait entre 1000 et 1100 pesos; il a franchi aujourd'hui le seuil de 1400 pesos....

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